Martine Aubry appelle le PS au "devoir d'exemplarité"

PARIS - Martine Aubry a appelé le Conseil national du PS à entériner le projet de rénovation du parti, qui tourne autour de l'organisation de...

PARIS (Reuters) - Martine Aubry a appelé le Conseil national du PS à entériner le projet de rénovation du parti, qui tourne autour de l'organisation de primaires pour la présidentielle de 2012 et du non-cumul des mandats.

La dirigeante socialiste a amorcé, en ouvrant les débats salle de la Mutualité, à Paris, un léger recul sur la règle de non-cumul contestée unanimement par les sénateurs socialistes.

Mais elle a beaucoup insisté sur le "devoir d'exemplarité" du parti s'il voulait reconquérir les Français. "Une rénovation bien ordonnée commence par soi-même", a-t-elle plaidé.

Le parlement du parti devait voter dans la soirée le projet de rénovation porté par le député Arnaud Montebourg. Le texte sera ensuite soumis aux militants le 24 juin et adopté lors d'une grande convention nationale début juillet.

Sur les primaires, Martine Aubry a confirmé le choix du bureau national en proposant qu'elles aient lieu "à l'automne 2011".

Ce calendrier, contesté par certains candidats, comme l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande ou le député Manuel Valls, qui souhaitent que le candidat soit connu plus tôt, laisse toutes ses chances au directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, s'il décidait de se présenter.

DÉLAI D'UN AN POUR LE NON-CUMUL ?

Sur la question du cumul des mandats, qualifié par les sénateurs socialistes de "désarmement unilatéral" dans la perspective des sénatoriales de septembre 2011, Martine Aubry a confirmé le compromis trouvé dans la nuit de lundi à mardi.

Elle a proposé que les sénateurs réclamant un délai pour choisir leur successeur dans un exécutif local "puissent rester jusqu'en septembre 2012", au lieu d'abandonner leur mandat comme prévu en 2011.

Selon le texte, tout candidat au renouvellement de son mandat de parlementaire devrait "s'engager à renoncer" à son mandat d'exécutif local lors des échéances de 2011 et 2012.

Le débat reste cependant ouvert car certains sénateurs souhaitent que l'échéance de septembre 2012 s'applique "à tout le monde" et menacent de déposer des amendements.

Le texte prévoit en effet que la gauche, si elle remportait les élections en 2012, voterait dès septembre une loi sur le non-cumul des mandats. En cas d'échec de la gauche, cette règle du non-cumul des mandats ne s'appliquerait donc qu'à ses élus.

"Mais nous ne pouvons pas attendre la loi pour nous l'appliquer à nous-mêmes", a insisté Martine Aubry.

"C'est une preuve de crédibilité d'un parti démocratique qui s'applique à lui-même ce qu'il aimerait voir appliquer dans le pays", a-t-elle ajouté.

Pour Martine Aubry, "il n'y a pas d'un côté le parti, ses cadres et de l'autre ses élus".

Quant aux primaires, dont l'objectif est de rassembler 4 millions de votants pour susciter un élan populaire, elles restent contestées par une partie des cadres socialistes.

Plusieurs outsiders du PS, comme Manuel Valls, Pierre Moscovici ou François Hollande, n'acceptent pas que le "pacte" qui s'esquisse entre Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, l'ancienne candidate Ségolène Royal et Laurent Fabius.

Arnaud Montebourg a répété que ces primaires seraient "une machine à gagner, parce que c'est un processus qui permet de reprendre pied dans la société française."

"C'est un outil de rassemblement, pas de mise en scène de nos divisions", a-t-il dit.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse