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Marine Le Pen se pose en candidate des "oubliés"

Marine Le Pen s'est présentée dimanche en candidate des "oubliés et des invisibles", pour son premier meeting de la campagne présidentielle qu'elle tenait à Metz (Moselle), au coeur de la Lorraine industrielle. /Photo prise le 11 décembre 2011/REUTERS/Vin

Marine Le Pen s'est présentée dimanche en candidate des "oubliés et des invisibles", pour son premier meeting de la campagne présidentielle qu'elle tenait à Metz (Moselle), au coeur de la Lorraine industrielle. /Photo prise le 11 décembre 2011/REUTERS/Vin - -

Marine Le Pen s'est présentée dimanche en candidate des "oubliés et des invisibles", pour son premier meeting de la campagne présidentielle qu'elle tenait à Metz (Moselle), au coeur de la Lorraine industrielle.

La présidente du Front national, troisième dans les intentions de vote derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy pour 2012, a dénoncé la collusion entre une droite "affairiste et immorale" et une gauche "boboïsée et corrompue" dont elle a dénoncé la "dérive fédéraliste" sur l'Europe.

"Où est la France dans cette campagne présidentielle, où est le réel?", s'est-elle interrogée lors d'un discours de près d'une heure.

Derrière la candidate rayonnait l'image projetée d'un phare évoquant autant son prénom que l'origine bretonne de son père auquel elle a succédé à la tête du FN il y a moins d'un an.

"Français, vous êtes les oubliés, les invisibles. Je serai la présidente du retour à la réalité de ce que vivent les Français", a-t-elle affirmé, disant s'adresser aux "agriculteurs, aux chômeurs, aux ouvriers, aux jeunes, aux artisans, aux commerçants, aux retraités, aux habitants des campagnes".

"Quand en 2011 toutes les élites ont les yeux rivés sur l'Union européenne et les cours du CAC 40, voilà qui étrangement étonne", selon elle.

Près d'un millier de personnes venues de toute la Lorraine s'étaient acquittées des cinq euros de rigueur au FN pour écouter "Marine", dont beaucoup de jeunes.

"LA SECTE DES ADORATEURS DE L'EURO"

Certains, rencontrés par Reuters avant le meeting, expliquaient être là pour "voir" et obtenir des précisions sur un programme dont quelques points, notamment relatifs à l'Europe, les laissaient encore dubitatifs.

"Elle paraît plus moderne que son père. Mais une sortie de l'euro ? Ca serait un peu inutile maintenant qu'on y est entré", estime Alexy Dianoux, un élève ingénieur de l'école des Mines de Nancy qui se dit, à 21 ans, "sympathisant du Front national".

Deux jours après l'accord européen à vingt-six censé sauver la monnaie unique et dans une région frontalière plutôt acquise à l'idée européenne, où près de 100.000 emplois dépendent de l'Allemagne et du Luxembourg voisins, Marine Le Pen a enfoncé le clou en tentant de rassurer.

"La disparition de l'euro serait-elle la fin du monde ? C'est juste la fin d'une expérience malheureuse et cette fin peut se gérer correctement, dans l'ordre", a-t-elle assuré, s'érigeant en "candidate de la souveraineté nationale" contre la "secte des adorateurs de l'euro".

"Le coût d'un éclatement non maîtrisé de la zone euro sera bien supérieur à (une) négociation intelligente", a poursuivi l'eurodéputée.

Il faut, dit-elle, "renégocier les traités européens" pour rétablir le contrôle des frontières, "seule solution", selon elle, pour mettre en place une politique de réindustrialisation.

"La réindustrialisation n'est qu'un leurre si on maintient une monnaie unique qui nous tire vers le bas, qui épuise nos finances publiques et conduit à la ruine nos PME et nos exportateurs", a-t-elle assuré en évoquant l'aciérie ArcelorMittal de Gandrange, à quelques kilomètres de là, que Nicolas Sarkozy s'était vainement engagé, en 2008, à sauver de la fermeture.

Edité par Sophie Louet