BFMTV
Politique

Marine Le Pen : « Rétablir les frontières pour sauver les emplois »

-

- - -

Très critique envers la politique de Nicolas Sarkozy, la numéro 2 du Front National, Marine Le Pen, donne son point de vue sur les solutions à la crise économique et financière actuelle. Interview.

Face à la crise, Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, prône comme toujours un retour à la Nation : « Le problème aujourd'hui, c'est qu'on a effacé les nations, fait disparaître les frontières ; c'est la libre circulation totale des personnes, des produits et des capitaux. Et on a vu ce que ça a donné : une immigration aujourd'hui massive. [...] Vous avez une porte dans votre appartement ? Des fenêtres ? C'est pas pour ça qu'elles sont toujours fermées à double tour ! Les frontières en matière économique ou humaine, c'est la même chose : quand c'est nécessaire, on ouvre, on entrouvre ou on ferme. Ça s'appelle un protectionnisme raisonné. [...] Pour pouvoir sauver les emplois, il faut d'abord rétablir les frontières. Tant qu'on laissera une concurrence absolument déloyale s'effectuer à l'égard des produits français, de la part de pays émergeants qui n'ont pas les mêmes règles sanitaires et sociales que nous, on ne règlera pas le problème de l'emploi. Tant qu'on acceptera d'utiliser l'immigration - soit disant "choisie" -, comme une variable d'ajustement du chômage, tant qu'on dira "continuez à venir" - alors qu'il n'y a pas d'emploi -, pour pouvoir obtenir des emplois payés moitié moins, au détriment des Français et des Européens, on ne règlera pas le problème. Depuis les années 70 et le choix de l'immigration, les salaires manuels sont beaucoup trop bas. [...] Et ce sont les grands patrons, et surtout les politiques qui les laissent faire, qui sont coupables de ça. »

« Que Sarkozy arrête sa politique ultralibérale ! »

En campagne pour les Européennes de juin, la numéro 2 du FN porte un jugement sévère sur l'action de Nicolas Sarkozy face à la crise : « le problème c'est qu'on est en train de mettre des pansements à une économie atteinte d'un cancer généralisé. Nicolas Sarkozy aura beau multiplier les pistes, les dons, les prêts... il ne règlera pas le problème tant qu'il n'aura pas abandonné une politique ultralibérale. Une politique qui est la sienne depuis 30 ans. Parce que Nicolas Sarkozy n'est pas né le jour de son élection, ça fait 30 ans qu'il est dans toutes les sphères du pouvoir, qu'il accompagne cette politique ultralibérale, 30 ans que ses amis du Parlement européen votent toutes les directives ultralibérales qui tendent à supprimer les protections qui étaient celles des nations. Il faut tourner le dos à cette politique ultralibérale. »

La rédaction-Les Grandes Gueules