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Marine Le Pen portée par la crise de l'euro

Forte d'une percée dans les intentions de vote pour la présidentielle de 2012, Marine Le Pen a le vent en poupe alors que la campagne pour élire le successeur de Jean-Marie Le Pen démarrera le 1er septembre. /Photo prise le 1er mai 2010/REUTERS/Thomas Sam

Forte d'une percée dans les intentions de vote pour la présidentielle de 2012, Marine Le Pen a le vent en poupe alors que la campagne pour élire le successeur de Jean-Marie Le Pen démarrera le 1er septembre. /Photo prise le 1er mai 2010/REUTERS/Thomas Sam - -

PARIS - Forte d'une percée dans les intentions de vote pour la présidentielle de 2012, Marine Le Pen a le vent en poupe alors que la campagne pour...

PARIS (Reuters) - Forte d'une percée dans les intentions de vote pour la présidentielle de 2012, Marine Le Pen a le vent en poupe alors que la campagne pour élire le successeur de Jean-Marie Le Pen démarrera le 1er septembre.

Pour la première fois, le nouveau leader du Front national sera choisi par les adhérents et les résultats seront proclamés le 16 janvier lors d'un congrès à Tours.

Mais la fille de Jean-Marie Le Pen semble n'avoir rien à redouter de ses rivaux potentiels, à commencer par Bruno Gollnisch, l'ancien numéro deux du parti et actuel vice-président de la formation d'extrême droite.

Selon un sondage Ifop pour Le Monde, diffusé mercredi, Marine Le Pen est la candidate préférée de 83% des sympathisants du FN interrogés, seuls 9% citant Bruno Gollnisch tandis que 8% ne se prononcent pas.

Ce sondage a été effectué du 18 mai au 7 juin auprès d'un échantillon de 4.997 personnes au sein duquel un sous-échantillon de 285 sympathisants FN a été isolé.

D'autres personnalités peuvent encore se déclarer, les candidats ayant jusqu'au 30 juin pour obtenir les parrainages nécessaires pour être éligibles. La liste officielle des candidats sera publiée le 1er juillet.

Dans deux sondages publiés depuis le début du mois de juin, Marine Le Pen se place en troisième position derrière Nicolas Sarkozy et les socialistes Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn avec 13% d'intentions de vote.

Ce score est supérieur à celui que recueillait son père dans les enquêtes d'opinion à deux ans de sa dernière présidentielle de 2007.

La vice-présidente du Front national, qui prône une sortie de la zone euro et un rétablissement des frontières au sein de l'UE, semble bénéficier de la crise actuelle.

CHALLENGERS QUI SE RESPECTENT ?

Elle attribue sa progression dans les sondages au retour du "bon sens" des Français.

"La zone euro est la région du monde qui connaît les troubles économiques les plus graves, le chômage le plus fort, qui voit plus qu'ailleurs son industrie s'échapper, se délocaliser, à cause d'une politique aussi dogmatique que nocive", écrivait-elle récemment sur le site du FN.

"L'euro, cette monnaie qui devait tant nous apporter, et qui conduit aujourd'hui les pays qui l'ont adopté vers la ruine, les uns après les autres, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Italie, la France aussi malheureusement", ajoutait-elle.

Face à Bruno Gollnisch, Marine Le Pen bénéficie d'une popularité liée à sa forte exposition médiatique, mais également à ses résultats sur le terrain électoral.

Elle a ainsi obtenu 24,5% au premier tour des législatives de 2007 à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, où elle a échoué de peu à conquérir la mairie aux municipales de 2009 avec 47,6% des voix face à une liste divers gauche.

Aux régionales de 2010, Marine Le Pen a obtenu 22,2% des suffrages dans la région Nord-Pas-de-Calais.

Tant Marine Le Pen que Bruno Gollnisch se sont engagés devant Jean-Marie Le Pen à mener une campagne loyale entre concurrents qui se respectent, afin d'éviter de réveiller les divisions au sein du parti.

La vice-présidente du FN a concédé à son concurrent l'exigence d'anonymat des secrétaires départementaux parrainant chaque candidat, des partisans de Bruno Gollnisch redoutant une tentative de "verrouillage" du parti.

Marine Le Pen a également renoncé à changer le nom du Front national. La vice-présidente estimait qu'une telle décision aurait pu être prise après la présidentielle de 2002, alors que son père s'était qualifié pour le second tour et que le FN était en haut de la vague.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse