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Marine Le Pen met en cause les subventions de l'Etat à la Licra

Marine Le Pen prépare une procédure judiciaire contre l'État français, après la diffusion par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) d'un clip appelant à ne pas voter pour elle. /Photo prise le 10 avril 2012/REUTERS/Charles P

Marine Le Pen prépare une procédure judiciaire contre l'État français, après la diffusion par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) d'un clip appelant à ne pas voter pour elle. /Photo prise le 10 avril 2012/REUTERS/Charles P - -

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen prépare une procédure judiciaire contre l'État français, après la diffusion par la Ligue internationale contre le...

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen prépare une procédure judiciaire contre l'État français, après la diffusion par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) d'un clip appelant à ne pas voter pour elle, annonce samedi son avocat.

La présidente et candidate du FN reproche au gouvernement de subventionner à hauteur d'environ 500.000 euros par an une association "marquée politiquement" et "qui détourne sa raison sociale". Elle dénonce un "détournement manifeste de subventions publiques".

Dans un clip diffusé vendredi sur internet, la Licra met en scène une femme blonde aux airs de Marine Le Pen qui se démaquille de dos dans sa salle de bains, sur fond de valse viennoise. À l'issue de ce démaquillage, le visage de la jeune femme est dévoilé, et c'est en fait celui de son père, Jean-Marie Le Pen.

"Seule la façade a changé, Le Pen reste Le Pen", conclut la vidéo, qui appelle à ne pas choisir le FN, et à aller voter à l'élection présidentielle, alors que la menace de l'abstention resurgit à l'approche du premier tour.

Pour Wallerand de Saint-Just, avocat de Marine Le Pen et trésorier du Front national, en réalisant ce genre de clip, la Licra s'introduit dans la campagne présidentielle, ce qu'il juge "scandaleux" pour une association qui reçoit des subventions de l'Etat.

"On a le droit de critiquer Marine Le Pen, mais pas avec l'argent des contribuables", a-t-il dit à Reuters. "Il est tout à fait anormal que l'Etat verse des subventions à une association aussi sectaire", ajoute-t-il, expliquant qu'il entend introduire dans la semaine une procédure engageant la responsabilité de l'Etat devant le tribunal administratif.

Alain Jakubowicz, président de la Licra, estime que les accusations du Front national sont infondées.

"Les subventions qui nous sont versées par l'Etat ou par les collectivités sont liées à des objectifs précis", dit-il, citant entre autres des ateliers de formation de magistrats ou de policiers à la lutte contre les discriminations.

"Le film en question, c'est un film qui a été entièrement réalisé pro-bono, il nous a coûté 800 euros", précise-t-il.

Chine Labbé, édité par Jean-Stéphane Brosse