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Marine Le Pen espère battre "la ministre de Sarkozy"

Marine Le Pen, qui a fini en troisième position (18,31%) au premier tour, à une courte tête de Valérie Létard (19%), chef de file de la majorité dans le Nord-Pas-de-Calais, rêve de devancer dimanche "la ministre de Sarkozy." /Photo prise le 14 mars 2010/R

Marine Le Pen, qui a fini en troisième position (18,31%) au premier tour, à une courte tête de Valérie Létard (19%), chef de file de la majorité dans le Nord-Pas-de-Calais, rêve de devancer dimanche "la ministre de Sarkozy." /Photo prise le 14 mars 2010/R - -

par Gérard Bon PARIS - Les Le Pen père et fille espèrent tous deux arriver en deuxième position au second tour des élections régionales pour envoyer...

par Gérard Bon

PARIS (Reuters) - Les Le Pen père et fille espèrent tous deux arriver en deuxième position au second tour des élections régionales pour envoyer un message symbolique "jusque dans le bureau de Nicolas Sarkozy."

Marine Le Pen, qui a fini en troisième position (18,31%) au premier tour, à une courte tête de Valérie Létard (19%), chef de file de la majorité dans le Nord-Pas-de-Calais, rêve de devancer dimanche "la ministre de Sarkozy."

"Nous sommes dans un mouchoir de poche et j'en appelle à tous, notamment aux abstentionnistes, pour qu'ils lancent un signal fort et clair", a-t-elle dit à Reuters, jointe par téléphone.

"Placer le FN en deuxième position et faire en sorte que Valérie Létard arrive en dernière position, c'est un message qui doit arriver jusque dans le bureau de Nicolas Sarkozy", a ajouté la vice-présidente du Front national.

Elle reconnaît que devancer la secrétaire d'Etat chargée des technologies vertes serait "absolument symbolique" puisque le président sortant socialiste, Daniel Percheron (29,16%), devrait l'emporter sans difficultés.

Mais pour Marine Le Pen, le chef de l'Etat "n'a pas entendu le vote sanction du premier tour et il y a un déni de l'UMP, ce qui veut dire que les Français n'ont pas crié assez fort."

Présente chaque matin sur les marchés de la région, Marine Le Pen répète inlassablement son slogan consistant à mettre l'UMP et le PS dans le même sac. "J'en appelle à tous ceux qui s'opposent au pacte UMPS", insiste-t-elle.

"JE NE SUIS PAS À VENDRE"

Marine Le Pen estime pouvoir compter sur une petite réserve de voix chez les électeurs du candidat CNI (divers droite), qui a obtenu 3,2% des suffrages au premier tour.

Elle a également une pensée pour les électeurs centristes du MoDem de François Bayrou, parti que Nicolas Sarkozy "a cherché à tuer." "Ils ne voteront pas pour le parti de celui qui a cherché à les faire disparaître", estime-t-elle.

Enfin, Marine Le Pen espère récupérer des voix d'électeurs communistes "qui n'ont pas envie de voter pour Daniel Percheron."

La chef de file du FN dans le Nord-Pas-Calais, qui a échoué de peu à remporter la mairie d'Hénin-Beaumont, estime que la victoire de la gauche est déjà assurée et que le seul enjeu du deuxième tour "est de faire rentrer le plus grand nombre possible d'élus FN dans les conseils régionaux."

Elle confirme l'ambition de Jean-Marie Le Pen, qui a réalisé le meilleur score du FN, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), avec 20,29%, de se placer lui aussi en deuxième position en devançant le candidat UMP Thierry Mariani (26,60%).

"Battre Thierry Mariani, c'est possible", dit-elle, soulignant qu'une liste dissidente du FN a obtenu 2,69% des suffrages.

Lors d'un chat sur Le Monde.fr, le président du FN a indiqué mardi qu'il espérait dépasser les 25% au plan national, "ce qui nous permettrait d'améliorer le nombre de nos élus". En 2004, 156 conseillers régionaux FN avaient été élus.

Interrogé sur la possibilité pour lui de remporter la région Paca, il a répondu que ce serait "illusoire".

"Il faudrait vraiment que cette semaine se produise un événement extraordinaire pour nous permettre de rattraper le retard du premier tour", a dit le président du parti d'extrême droite.

Cité mercredi par Le Parisien, Le chef de file d'Europe Ecologie Daniel Cohn-Bendit a estimé que Marine Le Pen voulait "arrondir les angles pour faire du FN un allié potentiel de l'UMP."

Une phrase qui fait bondir la vice-présidente du Front national: "Daniel Cohn-Bendit est soumis à l'idéologie libérale, il pense que tout se vend et que tout s'achète. Je ne suis pas à vendre, mes idées ne sont pas à vendre".

Edité par Gilles Trequesser