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Marine Le Pen compare "les prières de rue" à l'Occupation

Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, a comparé vendredi soir à Lyon "les prières de rue" de musulmans à l'Occupation, s'attirant de vives réactions de la gauche pour qui elle montre le vrai visage de l'extrême droite. /Photo prise le 7 décemb

Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, a comparé vendredi soir à Lyon "les prières de rue" de musulmans à l'Occupation, s'attirant de vives réactions de la gauche pour qui elle montre le vrai visage de l'extrême droite. /Photo prise le 7 décemb - -

Marine Le Pen a comparé vendredi soir à Lyon "les prières de rue" de musulmans à l'Occupation, s'attirant de vives réactions de la gauche pour qui elle montre le vrai visage de l'extrême droite.

Marine Le Pen a comparé vendredi soir à Lyon "les prières de rue" de musulmans à l'Occupation, s'attirant de vives réactions de la gauche pour qui elle montre le vrai visage de l'extrême droite.

La vice-présidente du Front national a néanmoins précisé le lendemain qu'elle n'avait pas fait référence spécifiquement à l'occupation allemande pendant la Seconde guerre mondiale mais à toute forme d'occupation.

"J'aurais pu aussi parler de l'occupation par les Anglais à l'époque de Jeanne d'Arc", a-t-elle dit.

Marine Le Pen, qui compte faire de l'immigration l'un des axes de sa campagne pour la présidentielle de 2012, si elle est élue en janvier à la tête du Front national, a confirmé les propos rapportés samedi par Le Parisien.

"Il y a quinze ans on a eu le voile, il y avait de plus en plus de voiles. Puis il y a eu la burqa, il y a eu de plus en plus de burqa. Et puis il y a eu des prières sur la voie publique", a-t-elle dit, selon le quotidien.

"Maintenant il y a dix ou quinze endroits où de manière régulière un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes y'a pas de blindés, y'a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même", a-t-elle ajouté.

"Ce que j'ai dit, c'est que ceux qui pratiquent les prières sur la voie publique se comportent comme des occupants", a-t-elle précisé à Reuters.

Marine Le Pen tenait une réunion publique à Lyon dans le cadre de la campagne interne pour la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du FN, en janvier prochain. Elle se trouvait alors sur les terres de son rival, Bruno Gollnisch.

LE FN FONCTIONNE A LA PROVOCATION, DIT LE PS

Pour le Parti socialiste, la candidate à la présidence du FN montre le "vrai visage de l'extrême droite française".

Ses déclarations "relèvent de la haine et de l'ignorance. Il s'agit d'une "provocation de plus de Marine Le Pen destinée à attiser la haine", s'est indigné le secrétaire national Patrick Mennucci.

Harlem Désir, député européen, et Pierre Moscovici, député du Doubs, ont estimé que les propos de Marine Le Pen pourraient relever des tribunaux.

"On ne peut pas transiger sur les valeurs avec le Front national", a déclaré ce dernier en marge de la convention du PS sur "l'égalité réelle", dans le XIIIe arrondissement.

"Marine Le Pen, parfois certains la présentent comme le visage humain du Front national ou une simple droite républicaine un peu plus radicale : ce dérapage rappelle que le Front national fonctionne à la provocation et que c'est un parti dont le patrimoine génétique n'est pas inscrit dans les valeurs républicaines", a expliqué Moscovici.

Pour l'ancien ministre des Affaires européennes, Marine Le Pen, par ses propos sur les musulmans, "a rappelé qu'elle était porteuse d'une logique profondément discriminatoire et donc pour moi anti-républicaine".

Marine Le Pen, qui est créditée de 12 à 14% des intentions de vote dans les sondages, avait déjà durci le ton sur l'immigration jeudi dans une interview à Reuters où elle accusait Nicolas Sarkozy de favoriser l'islamisation de la France.

Elle affirme que son passage le même jour dans l'émission politique "A vous de juger" sur France 2 a provoqué "des milliers d'adhésions".

Celle que tout désigne comme future tête du FN a réalisé un bon score d'audience en réunissant, avec Rachida Dati qui lui faisait face, 3,8 millions de téléspectateurs jeudi soir.