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Politique

Manuel Valls se veut pragmatique devant les syndicats de police

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui a reçu vendredi les représentants des syndicats de police, a marqué vendredi sa volonté de dialogue après le malaise qui a suivi début mai la mise en examen d'un fonctionnaire pour homicide volontaire. /Photo p

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui a reçu vendredi les représentants des syndicats de police, a marqué vendredi sa volonté de dialogue après le malaise qui a suivi début mai la mise en examen d'un fonctionnaire pour homicide volontaire. /Photo p - -

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a marqué vendredi sa volonté de dialogue avec les syndicats de police après le malaise...

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a marqué vendredi sa volonté de dialogue avec les syndicats de police après le malaise qui a suivi début mai la mise en examen d'un fonctionnaire pour homicide volontaire.

Le successeur de Claude Guéant a reçu leurs représentants pour évoquer les dossiers à venir mais n'a pas annoncé de grand chantier avant les législatives, comme l'espéraient certains syndicats réclamant des états généraux de la police.

Manuel Valls a également confirmé sa volonté de remplacer les principaux responsables policiers, en particulier Frédéric Péchenard, directeur de la police nationale (DGPN), et Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), ont rapporté des syndicalistes.

Les deux hommes sont réputés proches de l'ex-président Nicolas Sarkozy, tout comme Michel Gaudin, le préfet de police de Paris, qui pourrait lui aussi s'ajouter à cette liste.

"Aucun de ceux qui aujourd'hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n'ont à s'inquiéter mais, en revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres", avait déclaré François Hollande en février dernier.

Des syndicats de police ont noté le pragmatisme de Manuel Valls, généralement bien accueilli par les cadres du ministère.

"On a affaire à quelqu'un de pragmatique qui veut véritablement aborder tous les sujets, qui veut être au plus près au contact de la réalité", a dit à la presse Nicolas Comte, secrétaire général d'Unité SGP Police, premier syndicat de gardiens de la paix.

MISSION SUR LA PROTECTION JURIDIQUE DES POLICIERS

Selon Jean-Marc Bailleul, dirigeant du Syndicat national des officiers de police (Snop), il est clair que Manuel Valls "veut montrer sa différence" par rapport à son prédécesseur.

"Il ne compte pas surfer sur l'actualité et il a tenu compte de ce qui ne marchait pas avec le ministre précédent", a-t-il dit à Reuters.

Concernant l'affaire de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), point de départ du malaise dans la police après la mise en examen pour homicide volontaire d'un fonctionnaire ayant tué en avril un malfaiteur en fuite, le ministre a confirmé la mise en place d'une mission.

Celle-ci devra faire des propositions sur la protection juridique des policiers mis en examen.

Manuel Valls, qui s'était rendu à Noisy-le-Sec après sa nomination, a écarté la création d'une présomption de légitime défense pour les policiers, idée lancée par la présidente du Front national Marine Le Pen puis reprise par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne électorale.

Les deux syndicats de police proches de la droite qui avaient mis cette proposition en avant semblent y avoir renoncé, a dit un syndicaliste.

Sur le dossier des tensions entre la police et la justice et celui de la délinquance des mineurs, Manuel Valls a annoncé des rencontres dans les régions entre tous les acteurs concernés, a dit Jean-Marc Bailleul.

Gérard Bon, édité par Sophie Louet