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Manuel Valls prend l'Intérieur en pleine fièvre policière

Dans une manifestation de policiers dans le centre de Paris, vendredi dernier. Manuel Valls a pris mercredi les rênes du ministère de l'Intérieur, un poste où il devrait allier rigueur et rupture avec le "tout sécuritaire" voulu par Nicolas Sarkozy. Il de

Dans une manifestation de policiers dans le centre de Paris, vendredi dernier. Manuel Valls a pris mercredi les rênes du ministère de l'Intérieur, un poste où il devrait allier rigueur et rupture avec le "tout sécuritaire" voulu par Nicolas Sarkozy. Il de - -

Adepte de la fermeté en matière de sécurité, Manuel Valls a pris ce mercredi les rênes du ministère de l'Intérieur, un poste où il devrait allier rigueur et rupture avec le "tout sécuritaire" voulu par Nicolas Sarkozy.

Manuel Valls, le nouvel homme fort de la place Beauvau, qui succède à Claude Guéant, fidèle de Nicolas Sarkozy, devra gérer dès son arrivée le coup de fièvre policier qui a suivi au début du mois la mise en examen d'un fonctionnaire pour homicide volontaire. Les manifestations se sont enchaînées pendant deux semaines à l'initiative, notamment, de syndicats proches de la droite. Mais la principale organisation de gardiens, Unité SGP-Police, n'est pas en reste et réclame l'abrogation de la RGPP (révision générale des politiques publiques) par laquelle un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'est pas remplacé.

Des « zones de sécurité prioritaires »

Lors de sa campagne présidentielle, François Hollande a voulu rompre avec l'angélisme reproché à la gauche et a attaqué sans ménagement le bilan du président sortant, qui n'est pas parvenu à enrayer l'augmentation des violences. "La sécurité n'est pas l'apanage d'une formation politique ou d'un candidat", a-t-il répété, la définissant comme "une obligation pour tout gouvernement et tout chef de l'Etat". Le chef de l'Etat s'est engagé à créer 1.000 postes par an dans la justice, la police et la gendarmerie - des effectifs qui se concentreront d'abord dans des "zones de sécurité prioritaires".

L'impétueux Manuel Valls a finalement supplanté place Beauvau François Rebsamen, compagnon de route de François Hollande et maire de Dijon, qui a sans doute payé sa récente proposition de dépénaliser le cannabis, loin de la position officielle du nouveau président.

« L’arrivée de Valls bien perçue »

En outre, "les technocrates du ministère semblent bien percevoir l'arrivée de Manuel Valls", préféré à François Rebsamen, explique Alain Hamon, spécialiste des questions de police. La gauche n'a pas pardonné à Nicolas Sarkozy d'avoir réduit à néant la police de proximité créée en 1998 sous l'égide de Jean-Pierre Chevènement et qui, selon elle, commençait à produire ses effets. Dans son projet, François Hollande a indiqué qu'il mettrait en œuvre une "nouvelle sécurité de proximité assurée par la police dans nos quartiers et la gendarmerie dans les territoires ruraux", sans rentrer dans le détail.

Outre la grogne dans la police, Manuel Valls va devoir définir les nouvelles zones de sécurité prioritaires voulues par le chef de l'Etat et s'atteler à la question de la durée du temps de travail dans la police ainsi qu'au conflit larvé depuis des mois entre officiers et commissaires.

Les expulsions de militants islamistes radicaux

Il devra aussi gérer le dossier des expulsions de militants islamistes radicaux ordonnées par son prédécesseur après l'affaire Merah, du nom du "djihadiste" auteur de sept meurtres en mars à Toulouse et Montauban. Cinq islamistes de différentes nationalités, dont trois imams, ont été reconduits hors du territoire début avril. Trois autres personnes sont encore visées par une procédure. Selon Le Monde daté du 17 mai, la commission d'expulsion s'est prononcée contre l'expulsion de l'imam tunisien Mohammed Hammami mais son avis est consultatif et Manuel Valls devra trancher.

La Rédaction, avec Reuters