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Politique

Manuel Valls estime que le PS a atteint la fin d'un cycle

Manuel Valls a réuni ce mardi soir ses proches à la maison de la Chimie, à Paris. Non seulement, il les a appelés à chercher à constituer une majorité avec "En marche!" mais il les a assurés qu'un cycle était en train de se clore pour la gauche.

"Oui, je l’assume, j’ai choisi mon pays avant mon parti. Et les faits me donnent raison." C'est ainsi que Manuel Valls s'est adressé à 200 de ses proches ce mardi soir, à la Maison de la Chimie. Loin de regretter le choix fait avant le premier tour en faveur d'Emmanuel Macron au détriment de Benoît Hamon, candidat désigné par son parti lors de la primaire à laquelle il avait concouru, l'ancien Premier ministre a demandé aux siens de poursuivre dans cette voie d'ici au second tour de l'élection présidentielle car, pour lui, il est illusoire de vouloir "retrouver le vieux PS d'avant", selon les mots qu'il a employés. 

Pour l'ancien Premier ministre, les 6,36% récoltés par Benoît Hamon au premier tour ne sont pas un accident de parcours: "Tous nos repères viennent de voler en éclat. Les Français viennent de rejeter les vieilles étiquettes. Alors, on peut mettre nos œillères et retourner bien sagement vers le monde d’hier… Ou l’on peut regarder les choses en face et avoir le courage… de nous réinventer."

Les répercussions du printemps 2017 doivent être profondes pour la sociale-démocratie française, d'après Manuel Valls: "La gauche partisane telle que nous l’avons connue n’existe plus. C’est la fin d’un cycle, celui d’Epinay. C’est la fin d’une histoire. Une page se tourne, il faudra en réécrire une autre."

Le PS "c'est une histoire, des valeurs" mais...

Manuel Valls a ensuite concédé que "bien sûr, le PS, c’est une histoire, des valeurs, des électeurs, des élus, des militants. J’ai une pensée pour eux. Ils sont meurtris." Mais, impitoyable, il a aussitôt répété: "Mais oui, nous vivons la fin d’un cycle." Pour le député élu dans l'Essonne, si le PS se retrouve dans cette situation à présent, c'est notamment parce qu'il ne l'a pas écouté: "Je l’avais dit en 2014: le PS devait se dépasser, changer de nom, changer sa nature, changer ses pratiques, assumer pleinement la culture de gouvernement mais aussi s’adapter au monde d’aujourd’hui. Nous ne l’avons pas fait et nous en payons le prix fort."

La nouvelle orientation que Manuel Valls souhaite voir impulser à sa famille politique doit aller au-delà de la présidentielle. Il estime qu'elle doit s'engager aux côtés d'"En marche!" pour mettre sur pied une majorité: "Emmanuel Macron a désormais la responsabilité de rassembler largement et de bâtir une majorité présidentielle, progressiste, forte et cohérente."

R.V. avec Thomas Soulié