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Politique

Manifestations: Cazeneuve fustige "l'outrance" de l'instrumentalisation des violences

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fustigé "l'outrance" de "ceux qui essaient d'instrumentaliser" à leur avantage les violences commises en marge des manifestations contre la loi travail ou de Nuit debout, jeudi soir après après avoir rendu visite à l'hôpital à un policier grièvement blessé.

"Ceux qui essaient d'instrumentaliser ce contexte à des fins politiques en proposant qu'on interdise tout sont à la fois ignorants du droit et ignorants de ce qu'est l'état d'urgence et ignorant de ce qu'est la République et des principes de liberté qui la guident", a déclaré à la presse le ministre en sortant de la Pitié-Salpêtrière, où il avait rendu visite au policier grièvement blessé suite à la manifestation parisienne de jeudi. 

"Ils sont eux aussi dans l'outrance", a insisté Bernard Cazeneuve, quand le gouvernement est tant dans "le respect du droit" à manifester que dans "le respect des forces de l'ordre". Le ministre venait de se rendre au chevet d'un gardien de la paix grièvement blessé à la tête au cours de la manifestation parisienne jeudi et dont l'état "reste sérieux" selon Bernard Cazeneuve. Ce policier de la Brigade d'information de voie publique (BIVP) assurait la liaison avec les organisateurs du défilé et était en tenue civile lorsqu'il a été frappé par un projectile, selon le préfet de police de Paris.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec des policiers le 28 avril 2016 à Lyon
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec des policiers le 28 avril 2016 à Lyon © ROMAIN LAFABREGUE, AFP

Manque de responsabilité

"Ceux qui ont diffusé sur la police des affiches et des propos qui contribuaient à tendre (les relations avec les manifestants) n'ont pas témoigné d'un grand esprit de responsabilité", a estimé Bernard Cazeneuve, en référence à une affiche de la CGT affirmant que "la police doit protéger les citoyens et non les frapper".

L'extrême-gauche a également dénoncé les "violences policières" envers les manifestants contre la loi El-Khomri et ceux du mouvement Nuit debout. Le parti Les Républicains a de son côté demandé lundi à Bernard Cazeneuve de "suspendre l'autorisation d'occupation" de la place de la République à Paris par Nuit debout, critiquant "l'irresponsabilité" gouvernementale face à une situation "inadmissible" en état d'urgence.

A.M avec AFP