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Macron rend une visite surprise aux députés de la majorité pour les appeler à rester groupés

DOCUMENT BFMTV - Alors que les députés de la majorité étaient conviés ce mardi à une soirée cohésion au ministère des Relations avec le Parlement, le président de la République leur a rendu une visite surprise. Emmanuel Macron les a appelés à rester soudés et en ligne avec le gouvernement dans les réformes engagées.

Les députés de la majorité avaient à leur programme un apéritif de cohésion au ministère des Relations avec le Parlement, ce mardi soir. A l'Hôtel de Clermont, qui héberge ce ministère, les parlementaires proches de l'exécutif ont bien sûr retrouvé Richard Ferrand, leur président de groupe au Palais-Bourbon, Christophe Castaner, leur hôte, et le Premier ministre, Edouard Philippe. Mais ils ont aussi eu la surprise de recevoir la visite du chef de l'Etat.

"Pas d'ordre jupitérien, mais une exigence commune"

Emmanuel Macron s'est présenté au beau milieu de cette opération cohésion, et pris la parole devant les députés. "C’est très important que toujours, avec Richard (Ferrand) et Marc (Fesneau, président du groupe MoDem à l'Assemblée, NDLR), vous teniez ces équilibres, ces exigences mutuelles mais dans le respect et, encore une fois, vous l’avez dit à plusieurs reprises et c’est ce qui nous a conduit là: il n’y a pas de caporalisme ici, il n’y a pas d’ordre jupitérien comme diraient certains", a-t-il dit, semblant écarter certains reproches de ses détracteurs. 

Il a poursuivi: "Il y a une exigence commune. Mais après, c’est à vous de la réinventer avec des idées que ferez monter. Simplement, il faut toujours partager une philosophie et une volonté communes." Il a ensuite pris soin de lancer: "Mais gardez cette culture du respect mutuel et du travail avec le gouvernement parce que ce sera, en soi, un changement profond par rapport à ce qui a été vécu durant les dernières années, peut-être même les dernières décennies. Et ça, c’est à vous de le fabriquer. Personne ne peut le décréter dès maintenant."

Eteindre les dissonances 

Si le président de la République faisait ici des "frondeurs" socialistes, en butte au précédent gouvernement, un repoussoir, l'allusion était double. En effet, cette exhortation visait aussi à éteindre la naissance de quelques dissonances au sein de sa majorité. Comme le révèle Le Canard enchaîné, le projet de loi de moralisation de la vie publique créé la controverse au sein du mouvement le plus fourni de l'Assemblée nationale. Les députés ont montré des réticences devant trois dispositions du texte: la suppression de la réserve parlementaire, la réforme des indemnités des frais de mandat des députés et sénateurs, et l'interdiction des emplois familiaux. 

Selon Virginie Sainsily, reporter de BFMTV dépêchée ce mardi à l'Hôtel de Clermont par BFMTV, un autre point d'achoppement a été signalé au sein de la majorité. Certains, en effet, ont estimé que le recadrage de Pierre de Villiers, chef d'Etat major des armées, par Emmanuel Macron, avait été trop rude. 

Robin Verner