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Macron écarte tout "recul" avant la venue de "gilets jaunes" à Matignon 

En déplacement en Argentine, Emmanuel Macron a évoqué la crise qui bloque la France depuis le 17 novembre et a assuré vouloir mettre en place des solutions qui "ne seront jamais des reculs".

Même à 11.000 kilomètres, les gilets jaunes ne quittent pas l’esprit d’Emmanuel Macron. En déplacement en Argentine pour le sommet du G20, il a fait allusion plusieurs fois à la crise qui bloque la France depuis maintenant treize jours, sans pour autant prononcer le nom du mouvement contestataire.

Le président de la République a répété entendre "la colère légitime, l'impatience, la souffrance d'une partie du peuple" français. Et vouloir y répondre par "des décisions supplémentaires dans les semaines et les mois à venir" mais qui "ne seront jamais des reculs".

Ironie du sort, à sa sortie de l’avion à Buenos Aires mercredi soir, Emmanuel Macron a été accueilli par un employé de l’aéroport vêtu d’un gilet jaune. Il s’agit en réalité d’un couac du protocole: la délégation argentine était en retard. Mais la situation n’a pas manqué d’amuser les internautes.

Le mouvement maintient la pression

Une coïncidence cocasse alors qu’en France le mouvement protéiforme maintient la pression et tente de se structurer, galvanisé par le soutien de trois Français sur quatre. Des manifestants, censés représenter les gilets jaunes, doivent d’ailleurs être reçus ce vendredi après-midi par Edouard Philippe. Un nouvel entretien qui marque le point d'orgue de deux jours de rencontres, entamées jeudi matin à Matignon, pour dessiner la "grande concertation" locale de trois mois voulue par Emmanuel Macron.

Jeudi après-midi, à l'abri des caméras, le Premier ministre a, selon son entourage, déjà reçu Patrick de Perglas, gilet jaune venu à pied de Chalon-sur-Saône. Interrogé par France 3 Bourgogne Franche-Comté, et visiblement affaibli, il a dit avoir transmis son message à Edouard Philippe qui "le fera passer" au président. François de Rugy a lui aussi rencontré sept gilets jaunes, sous l’œil du Parisien.

"Se donner trois mois pour apporter des réponses, c'est presque à la limite du mépris", lui a dit l'un d'eux, soulignant que "pour nous les fins de mois se situent aux alentours du 15".

Acte 3

Le ministre a lui rappelé les 500 millions d'euros d'aides déjà annoncés, comme le "chèque énergie". "On est prêt à regarder d'autres solutions", a-t-il ajouté, sans les détailler mais en précisant que certaines peuvent "être faites rapidement".

Les gilets jaunes entameront ce samedi l’"acte 3" de leur mobilisation et retourneront défiler sur les Champs-Elysées à Paris. Dans un geste d'apaisement, le gouvernement a annoncé que les Champs-Elysées seraient ouverts aux piétons, comme le demandaient les gilets jaunes. Objectif: éviter les échauffourées qui ont émaillé la précédente journée d'actions du 24 novembre sur l'une des avenues les plus touristiques au monde.

Ambre Lepoivre avec AFP