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M. Le Pen : « Sarkozy, un Président abattu »

Marine Le Pen, vice-présidente du Front National

Marine Le Pen, vice-présidente du Front National - -

Invitée de "Bourdin Direct" ce mardi, la vice-présidente du FN, est notamment revenue sur l'intervention du chef de l'Etat lundi soir sur France 2 et sur l'affaire Woerth-Bettencourt.

La vice-présidente du Front National a tout d’abord exprimé son sentiment sur la prestation donnée par le chef de l'Etat sur France 2. Selon elle, il a fait piètre figure.

Un président « en fond de cour »
« Je l’ai trouvé en fond de cour. J’ai trouvé un président abattu. Il m’a donné le sentiment de refléter un système à bout de souffle. Je l’ai trouvé hésitant, avec un regard souvent baissé, fuyant, pas très à l’aise sur un certain nombre de sujets, notamment sur tout ce qui tournait autour de la responsabilité de ses ministres. C’est très regrettable parce qu’il avait hier la possibilité de lancer un grand signal de moralisation de la vie publique. Or, on a vu un président de la République qui a exprimé la culture de l’excuse qui fait tant souffrir les policiers, lorsqu’il s’agit pour eux de lutter contre la petite délinquance. Il nous a parlé de maladresses, de mauvaises habitudes. Or, les faits qui ont été reprochés à l’ensemble de ses ministres, et en particulier à Monsieur Woerth, ne sont pas des maladresses. Ce sont des scandales » a-t-elle déclaré.
«C’est une basse manœuvre de dégagement à laquelle nous avons pu assister hier soir, d’auto-amnistie, d’auto-blanchiment... Ce qui m’a le plus choquée hier, c’est quand il a indiquée que Monsieur Woerth avait été blanchi. Comment un président de la République peut ainsi faire une intervention dans une affaire en cours, en déclarant que l’un de ses ministres, avant même que la justice soit saisie, est déjà innocent ? Cela fait d’ailleurs référence à une partie des écoutes dont on n’a pas parlé et qui est très grave, qui est l’intervention de l’Elysée évoquée directement dans l’affaire judiciaire qui oppose Mme Bettencourt à sa fille. C’est passé inaperçu. Je pense que cela peut ressortir dans les mois à venir » a-t-elle finit par dire.

« C’est évidemment la justice indépendante qui doit être saisie »
Marine Le Pen est ensuite revenue sur l’affaire Woerth-Bettencourt. Selon elle, « les fuites organisées des PV d’auditions » proviennent sans nul doute de l’Elysée. Elle a accusé nommément Claude Guéant, d’en être à l’origine, et a dénoncé « la tentative de manipulation » du Chef de l’Etat pour le cacher. Et de poursuivre, s’insurgeant contre le rapport rendu par l’IGF (qui tend à dédouaner le ministre du Travail) et contre un parquet partisan : « Dès le départ, j’ai demandé à ce que la justice se saisisse de cette affaire. Si n’importe quel pays africain venait nous expliquer qu’il a confié à un corps de fonctionnaires, dépendant directement du ministre - comme l’IGF - de blanchir ce même ministre, on aurait hurlé. Nous sommes dans un Etat de droit. Et dans un Etat de droit, une administration qui dépend d’un ministre ne peut pas blanchir un ministre. C’est évidemment la justice indépendante qui doit être saisie. Il pèse un doute très lourd sur l’indépendance de M. Courroye puisqu’il est mis en cause dans les enregistrements entre M. De Maistre et Mme Bettencourt. C’est la multiplication des conflits d’intérêt. Le simple fait qu’il soit cité, devrait normalement l’écarter de cette procédure. »

Pour la destitution de Nicolas Sarkozy
Pour toutes ces raisons, Marine Le Pen souhaite l’ouverture d’une procédure conduisant à la destitution de Nicolas Sarkozy. Elle a, du moins, répondu par l’affirmative et sans hésitation à cette question, ajoutant : « Je crois que c’est utile, c’est le moins que l’on puisse dire. »

Pour écouter le podcast intégral de l’interview de Marine Le Pen, cliquez ici.