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Politique

Luc Ferry doit-il livrer à la Justice le nom du «ministre pédophile» ?

Luc Ferry et son ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier affirme ne pas être au courant des affirmations de l'ex-ministre de l'Education nationale.

Luc Ferry et son ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier affirme ne pas être au courant des affirmations de l'ex-ministre de l'Education nationale. - -

La justice a ouvert ce mercredi une enquête préliminaire sur les révélations de Luc Ferry qui prétend connaître un ancien ministre s'étant livré à de la pédophilie. Le philosophe sera interrogé par la police. Doit-il livrer le nom de celui qu'il accuse ?

C'est une preuve que l'affaire est prise très au sérieux par la Justice. Le parquet de Paris a chargé la brigade de protection des mineurs de vérifier les graves accusations portées lundi soir sur Canal + par Luc Ferry. Hier mercredi sur LCI, l'ancien ministre de l'Education a pris la parole pour la première fois depuis ses déclarations. « Je n'ai aucune preuve, ni aucun fait précis sur cette affaire, mais à l'époque où j'étais ministre, j'en ai entendu parler. On m'a rapporté mille choses sur mille ministres mais je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République », a-t-il dit.

« On a enlevé le couvercle et le grand déballage s'annonce »

Alors qu'on lui demandait si le « premier ministre de l'époque » (théoriquement Jean-Pierre Raffarin) lui avait relaté cette affaire, Luc Ferry a répondu : « Vous lui demanderez », tout en précisant que les faits concernaient une époque « bien antérieure aux années 2002. Ça se passait bien avant, pour dire les choses clairement ».
Pour sa part, Jean-Pierre Raffarin a écrit sur son blog « ignorer totalement à quels événements » son ancien ministre « fait référence » dans ses accusations de pédophilie. Depuis lundi, une grande partie de la classe politique reproche à l'ancien ministre d'en avoir dit trop peu, en ne révélant pas le nom de la personnalité dont il parle. D'autres responsables estiment au contraire qu'il en a dit trop. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, se dit « navré par ce climat tellement lourd et tellement détestable. On a le sentiment qu'on a enlevé un couvercle et que le grand déballage s'annonce ».

La Rédaction