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Loi de gestion des urgences sanitaires: pour Marion Maréchal, "c'est une manière très vicieuse de rendre le vaccin obligatoire"

Invitée de BFM Story, la directrice de l'Issep accuse l'exécutif de vouloir créer "des citoyens de seconde zone" en intégrant l'état d'urgence sanitaire dans le droit commun.

Pour Marion Maréchal, le gouvernement a trouvé une "manière détournée de contraindre" les Français à se vacciner contre le Covid-19. Invitée ce mardi de BFM Story, la directrice de l'Issep a dénoncé le projet de loi, présenté au Conseil des ministres ce lundi, qui vise à créer un régime juridique intermédiaire d'état de "crise sanitaire". Un texte dont la disposition la plus litigieuse doit permettre, semble-t-il, au Premier ministre de restreindre la liberté de circulation en fonction du suivi ou non d'un traitement contre le virus.

"Le gouvernement se donne les moyens de créer des citoyens de seconde zone, c'est-à-dire des gens qui, parce qu'ils ne sont pas vaccinés, pourraient se voir limiter dans leurs déplacements, ne pas avoir accès à certains lieux", juge Marion Maréchal.

Rappelant qu'Emmanuel Macron "s'était personnellement engagé à ce que le vaccin ne soit pas obligatoire", la nièce de Marine Le Pen voit là une "manière très, très hypocrite, et très (...) vicieuse, j'ai envie de dire, de rendre évidemment ce vaccin obligatoire".

"Hubris"

Ce projet de loi "instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires", qui suscite des cris d'orfraie notamment à droite et à l'extrême droite, fait l'objet d'une procédure accélérée. Après une lecture à l'Assemblée nationale et une au Sénat, puis éventuellement un passage en commission mixte paritaire, le dernier mot appartient au Palais-Bourbon, où le gouvernement dispose d'une majorité.

Selon Marion Maréchal, il s'agit là d'une méthode "insupportable pour un texte qui a une telle importance" et de l'illustration d'un supposé "hubris" de l'exécutif qui, craint-elle, se dirige vers "une situation explosive". L'ex-députée Front national dénonce par ailleurs la "facilité" avec laquelle la macronie "restreint les libertés".

"On avait une loi (...) d'exception pour un cas exceptionnel, qui aujourd'hui est un système qui va passer dans le droit commun et qui permettra demain au gouvernement, au-delà de la crise du Covid-19, de pouvoir mettre en place l'état de crise sanitaire (...) sans avoir à passer par une loi votée au Parlement", dénonce-t-elle.
Jules Pecnard Journaliste BFMTV