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Lionel Jospin plaide pour une moralisation politique effective

Lionel Jospin, président d'une commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique, a promis jeudi de faire en sorte que ses travaux débouchent sur des réformes effectives. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

Lionel Jospin, président d'une commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique, a promis jeudi de faire en sorte que ses travaux débouchent sur des réformes effectives. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

PARIS (Reuters) - L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, président d'une commission sur la moralisation et la rénovation de la vie...

PARIS (Reuters) - L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, président d'une commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique, a promis jeudi de faire en sorte que ses travaux débouchent sur des réformes effectives.

Cette commission, dont François Hollande avait annoncé la création le 14 juillet, a tenu sa première réunion mercredi et doit remettre début novembre ses propositions au chef de l'Etat.

L'UMP a dénoncé ce groupe de travail de 14 membres qui ne comprend aucun élu politique en activité et a même annoncé, par l'intermédiaire de son président de groupe à l'Assemblée, Christian Jacob, la mise sur pied d'une "contre-commission".

L'ex-ministre UMP Roselyne Bachelot, qui n'a plus de mandat électif, est le seul autre membre "politique" de la commission et a été critiquée par des dirigeants et d'anciens collègues du principal parti de la droite pour avoir accepté cette mission.

Interrogé par Europe 1, Lionel Jospin a admis que la moralisation et la rénovation de la vie politique en France ne venaient, en termes de priorité, qu'après la crise européenne, la relance de la croissance ou la lutte pour l'emploi.

"Mais ces questions touchant à la moralisation de la vie publique sont aussi essentielles", a-t-il dit. "Nous ferons des propositions aussi cohérentes que possibles. Viendra ensuite le temps des formations politiques (...) et puis, surtout, le temps du Parlement."

Il a précisé que la commission se pencherait sur trois catégories de questions.

La première concerne la présidence de la République, l'élection présidentielle, le nombre et la nature des parrainages requis pour être candidat, l'accès au financement politique et aux médias, le statut juridictionnel du chef de l'Etat ou encore la date des élections législatives.

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Lionel Jospin, qui a été avec l'ancien président Jacques Chirac, à la faveur du remplacement du septennat par le quinquennat, l'artisan de l'inversion du calendrier électoral, qui place les législatives juste après la présidentielle, s'interroge sur un possible retour en arrière.

La deuxième catégorie de questions concerne les modes de scrutin législatif et sénatorial, avec l'instauration d'une dose de proportionnelle et la limitation du cumul des mandats.

"On en parle depuis si longtemps que le moment du passage à l'acte est venu", a dit l'ancien Premier ministre concernant ce dernier point.

Le troisième ensemble touche à la déontologie et à la moralisation de la vie publique, en particulier la prévention des conflits d'intérêts - "Je pense qu'il y a un certain nombre de choses qu'il faut introduire dans la loi", a souligné Lionel Jospin.

Roselyne Bachelot a pour sa part rejeté les critiques venues de son propre camp, notamment en ce qui concerne la composition non politique de la commission.

"Il est important que, dans un premier temps, nous ayons un travail technique qui ne soit pas embué par des engagements que nous aurions", a-t-elle dit. "Je suis passée de l'autre côté du miroir et cette marge de liberté je la mets au service de mon pays."

"Les plus fidèles soutiens de (l'ex-président) Nicolas Sarkozy ont été très contents de trouver des hommes comme Jacques Attali, comme Michel Rocard ou comme Jack Lang pour travailler sur des sujets extrêmement importants, pour voter, par exemple, comme Jack Lang, une réforme constitutionnelle."

Lionel Jospin et Roselyne Bachelot ont par ailleurs catégoriquement démenti que les membres de la commission, dont eux-mêmes, soient rémunérés, comme en a couru la rumeur.

"Aucun n'aura aucun versement d'aucune nature", a déclaré l'ancien Premier ministre.

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse