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Politique

Les vœux d’espoir de François Hollande

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

François Hollande présente ses vœux aux Français ce lundi soir à 20h et y parlera d’espérance alors qu’Angela Merkel déclare, dans ses propres vœux, que « la crise de la zone euro est loin d'être terminée ».

Deux messages, deux styles, différents, pas forcément contradictoires. Vous avez déjà, sur la forme, la tradition française, qui remonte au Général de Gaulle, celle du président de la République qui jaillit dans le poste à 20h, quand les Français s’apprêtent à réveillonner. C’est comme un vieil ami, que nous recevons comme ça, dans le salon, une fois par an. Son texte n’est pas connu à l’avance, l’exercice à chaque fois se veut solennel, convenu, limite ennuyeux. Et les analystes politiques décortiquent en direct le moindre mot présidentiel prononcé pendant ces sept à huit minutes enregistrées à l’Elysée en fin d’après-midi.

Outre-Rhin, en Allemagne, ce n’est pas la même chose !

Les vœux de la chancelière allemande sont rendus publics avant leur diffusion. Nous savons déjà ce qu’elle va dire : à savoir que les réformes proposées commencent à produire leurs effets, mais que les Allemands doivent faire preuve de patience face à la crise. Ce qui contredit ce qu’a déclaré son propre ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, à savoir que le pire était passé. Angela Merkel vise un troisième mandat et joue la prudence.

François Hollande, lui, va se montrer optimiste ce soir ?

Oui et non. Le chef de l’Etat va d’abord centrer son discours sur l’emploi - il l’a déjà dit et répété - priorité de l’année 2013, après la publication de chiffres désastreux. Mais il va nous parler d’espoir. Il est à peu près le seul à la tête de l’Etat à faire preuve d’une dose d’optimisme : c’est lui qui nous a annoncé en septembre dernier que le gros de la crise serait bientôt derrière nous, et qu’il se faisait fort à la fin de l’année prochaine d’inverser la courbe du chômage. Pari audacieux, tempéré depuis par une pluie de mauvaises nouvelles et de déconvenues.

Va-t-il parler de l’annulation par le Conseil Constitutionnel de sa super taxe à 75% ?

Il y fera forcément allusion, en expliquant que ce n’est qu’un contretemps, et que la mesure sera reportée, sans doute à la prochaine loi de finances. C’est du moins l’une des pistes qui étaient évoquées hier dans son entourage. Le texte sur lequel François Hollande a planché dimanche en fin de journée est presque finalisé.

Et quelle est l’humeur à l’Elysée ?

« Cette histoire n’a pas une très grande importance, la décision des Sages n’invalide pas le principe », voulait se rassurer encore hier un proche du président, tout en reconnaissant que c’était à la fois « dommage », et surtout un peu « rageant ». Hollande le Corrézien peut paraphraser Chirac, avec l’une de ses maximes qui passera à la postérité : « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ».
L’annonce du Conseil Constitutionnel tombée à l’avant-veille des vœux ressemble à un uppercut. Et pourtant, explique Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l’assemblée, « cette mesure reste populaire. François Hollande va la confirmer, ce qui lui permettra de réaffirmer son message de solidarité, en pointant implicitement une droite qui défend vraiment ceux qui en ont beaucoup », conclut Jean-Jacques Urvoas. A moins que la super-taxe ne soit purement et simplement enterrée. Le chef de l’Etat peut dire en tous les cas dire merci aux Sages de la rue de Montpensier, pour ses premiers vœux, de fait, particulièrement attendus !

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce lundi 31 décembre.

Jean-François Achilli