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Les syndicats interpellent le Sénat avant les débats

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par Clément Guillou PARIS (Reuters) - Des centaines de personnes se sont rassemblées mardi devant le Sénat avant l'ouverture des débats sur la...

par Clément Guillou

PARIS (Reuters) - Des centaines de personnes se sont rassemblées mardi devant le Sénat avant l'ouverture des débats sur la réforme des retraites pour demander aux sénateurs de ne pas adopter une loi "injuste".

Des sénateurs de l'opposition de gauche et les numéros un du Parti socialiste, du Parti communiste et du Parti de Gauche, Martine Aubry, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, ont rejoint les militants rassemblés à l'appel de l'intersyndicale d'Ile-de-France.

Sur toute la largeur de la rue devant le Sénat, les manifestants ont déroulé une banderole portant l'inscription "Mesdames et messieurs les sénateurs, ne votez pas, cette réforme est injuste".

Les sénateurs examinent à partir de 16h00 (14h00 GMT) la réforme, qui porte notamment de 60 à 62 ans l'âge légal de départ en retraite, adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale le 15 septembre.

Quelque 1.200 amendements et trois motions de procédure - renvoi en commission, motion préalable, irrecevabilité - ont été déposés. Une motion visant à soumettre le projet à référendum sera en outre déposée par les sénateurs de l'opposition.

Contrairement à l'Assemblée, le règlement du Sénat ne prévoit pas de limitation du temps de débat et l'examen pourrait donc se prolonger jusqu'à fin octobre.

Martine Aubry attend du débat "que les Français continuent à se rendre compte, par les propositions qu'on fera et surtout par les critiques que nous porterons, que cette réforme est inique".

"(J'attends) qu'ils soient de plus en plus nombreux à soutenir les syndicats qui sont, je crois, d'une grande responsabilité et qui sont unis pour se battre", a-t-elle dit à des journalistes.

"MESURETTES"

Pour Jean-Luc Mélenchon, "le Sénat doit pour une fois montrer que cette chambre peut être autre chose qu'un lieu de réaction".

Martine Aubry a concédé qu'en l'état de la mobilisation, la majorité ne reviendrait pas sur les mesures d'âge (report de l'âge légal à 62 ans et report de 65 à 67 ans de l'âge du départ sans décote).

"Je crains que si le mouvement ne s'amplifie pas il n'y ait pas grande amélioration, sauf des petites mesurettes", a-t-elle déclaré.

Une nouvelle journée de grèves et manifestations est prévue mardi prochain, le 12 octobre, et les syndicats, déterminés à lui donner une suite, hésitent sur la forme de mobilisation.

Le gouvernement s'est dit prêt à modifier le texte à la marge, sur la pénibilité, les carrières longues ou les retraites des femmes.

Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, a proposé de maintenir "de manière transitoire" l'âge de départ à taux plein à 65 ans pour les mères de trois enfants.

Le gouvernement a fixé à sa majorité des bornes à ne pas dépasser.

"Nous leur avons fixé une limite de ce que le gouvernement peut accepter, à savoir d'un côté le respect de l'égalité hommes-femmes, de l'autre côté, ne pas remettre en cause l'équilibre financier de la réforme", a dit le Premier ministre, François Fillon, dimanche sur M6.

L'UMP ne détient pas la majorité au Sénat mais les sénateurs du Nouveau Centre, alliés avec le parti présidentiel, n'ont pas indiqué vouloir modifier considérablement la réforme.

Le chef de file des sénateurs NC, Nicolas About, a cependant déposé un amendement prévoyant de retarder le passage à 67 ans pour une pension à taux plein. Il propose que cet âge soit atteint en 2029 et non plus en 2023, à raison d'une hausse de deux mois par an.

Edité par Jean-Baptiste Vey