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Les Roms demandent à Hollande de respecter ses engagements

Lors du démantèlement d'un camp de Roms à Villeneuve d'Ascq, près de Lille, jeudi. Des associations de Roms demandent à François Hollande de respecter ses engagements de campagne électorale et de leur permettre d'accéder au travail, une condition sine qua

Lors du démantèlement d'un camp de Roms à Villeneuve d'Ascq, près de Lille, jeudi. Des associations de Roms demandent à François Hollande de respecter ses engagements de campagne électorale et de leur permettre d'accéder au travail, une condition sine qua - -

PARIS (Reuters) - Les Roms demandent à François Hollande de respecter ses engagements de campagne électorale et de leur permettre d'accéder au...

PARIS (Reuters) - Les Roms demandent à François Hollande de respecter ses engagements de campagne électorale et de leur permettre d'accéder au travail, sans lequel il n'y a pas d'intégration possible, a dit samedi Laurent El Ghozi, fondateur de Romeurope.

Le président de la Fnasat (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes) estime que les démantèlements de camps de Roms roumains et bulgares ainsi que leur expulsion vers leurs pays représentent l'héritage des mesures prises pendant le mandat de Nicolas Sarkozy.

"On est sous l'héritage de ce qui s'est passé depuis cinq ans et en particulier depuis deux ans après le discours de Grenoble", a déclaré sur Europe 1 cet élu local socialiste.

"On ne peut pas croire que les engagements du président de la République lorsqu'il était candidat ne soient pas tenus dans des délais extrêmement brefs", a-t-il ajouté.

Plusieurs campements de Roms ont été démantelés ces derniers jours et un charter de 240 Roms bénéficiaires de l'aide au retour a quitté jeudi Lyon pour Bucarest, déclenchant la colère des associations et d'une partie de la gauche.

La Commission européenne a dit vendredi surveiller la manière dont les autorités françaises procédaient au retour des populations dans leur pays d'origine et l'ONG Human Rights Watch a fait part de sa préoccupation.

Laurent El Ghozi ne reproche pas au gouvernement de procéder à des démantèlements de camps décidés depuis plusieurs mois en application de décisions de justice.

"Après tout, on ne peut pas reprocher au ministre de l'Intérieur d'appliquer des décisions de justice", a-t-il dit en parlant de bidonvilles "effectivement intolérables à la fois pour les Roumains et les Bulgares qui sont Roms mais également pour l'ensemble de la population et les collectivités".

Mais il réclame une "autre politique globale" qui passe d'abord selon lui par la levée des mesures transitoires qui empêchent encore aux Roms d'accéder au marché français du travail, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des autres pays de l'Union européenne.

"Il n'y a pas de possibilité d'insertion, il n'y a pas de possibilité de vie normale, de scolarisation et de logement normal si vous n'avez pas le droit de travailler", a-t-il dit.

En outre, il ne devrait pas y avoir d'expulsions sans solution d'hébergement et la politique de retour volontaire est selon lui un outil inefficace et coûteux alors que les 15.000 à 20.000 Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie qui vivent en France ne représentent selon lui pas un problème économique.

Pour une partie de la gauche, le nouveau gouvernement mène exactement la même politique que Nicolas Sarkozy.

Les démantèlements de campements de Roms "contredisent brutalement une des promesses" du président Hollande, qui s'était engagé durant la campagne "à ne pas expulser de familles roms sans leur apporter de proposition de relogement", a ainsi estimé cette semaine le porte-parole du mouvement écologiste, Jean-Philippe Magnen, dans un communiqué.

Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, a lui aussi estimé que le gouvernement n'a pas changé de politique par rapport à celle menée par Nicolas Sarkozy.

Yves Clarisse