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Les Républicains

Woerth accuse Macron d'avoir souhaité "casser la droite" en priorité

Le président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Woerth, le 12 juillet 2017 à Paris.

Le président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Woerth, le 12 juillet 2017 à Paris. - Eric Piermont - AFP

L'ex secrétaire général des Républicains dénonce les attaques contre la "vieille politique", traduisant selon lui une "volonté d'affaiblissement du Parlement" par Emmanuel Macron.

"La priorité du Président, c'était de casser la droite." Éric Woerth, président (LR) de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, n'est pas tendre dans le bilan "pour le moins mitigé" qu'il dresse de la première session parlementaire, qui s'achève mercredi prochain, et des premiers mois du gouvernement. 

Dans une interview au JDD publiée ce dimanche, le député critique notamment la nomination d'Édouard Philippe, ex-maire Les Républicains du Havre, qui "n'a pas été nommé pour mettre en oeuvre la politique du gouvernement" mais pour "casser la droite".

"Il faut éviter le morcellement de la droite"

Une droite à reconstruire, dont Eric Woerth reconnaît que c'est "une tâche pleine d'embûches et de danger".

"La réorganisation des Républicains est devant nous", reconnaît-il. "Il faut éviter le morcellement de la droite. Il faut approfondir notre réflexion sur comment on vit ensemble quand on est au centre et quand on est plus à droite."

A l'Assemblée, le groupe Les Républicains est, comme le reste de l'hémicycle, marqué par un "renouvellement incontestable". "C'est une bonne chose si on réussit à marier expérience et jeunesse", estime le président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, qui s'agace des attaques contre "la vieille politique".

"Il n'y a pas de honte à avoir sollicité plusieurs fois la confiance de ses électeurs. Ce discours, c'est du néo-poujadisme", affirme Eric Woerth, y voyant derrière "une volonté assez claire du président de la République d'affaiblissement du Parlement".

"Il n'y a rien sur les réformes de structure"

Invité à tirer un bilan des trois premiers mois de mandat d'Emmanuel Macron, le député déclare ne pas voir "le début d'un processus de réforme en profondeur".

"Je constate que, pour l'heure, il n'y a rien dans les tuyaux sur des réformes de structure", déplore-t-il. "Il n'y a pas de cadrage de l'action. J'en suis surpris pour un président qui paraissait organisé et qui a une vision extrêmement hiérarchique et autocentrée de la République".

"La vérité, c'est que l'exécutif n'est pas encore entré dans le dur. Rien de difficile n'a encore été fait", affirme-t-il.
Liv Audigane, avec AFP