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Valérie Pécresse dit avoir été victime de "bizutage institutionnalisé" en classe préparatoire

Valérie Pécresse (photo d'illustration)

Valérie Pécresse (photo d'illustration) - VALERY HACHE / AFP

Invitée d'Europe 1, la présidente de la Région Île-de-France a témoigné de l'humiliation qu'elle a subie lorsqu'elle était étudiante. Et ce alors que le Comité national contre le bizutage lance une campagne de sensibilisation.

Retour d'expérience. Ce lundi sur Europe 1, Valérie Pécresse a raconté ce qu'elle a vécu en tant qu'étudiante en classe préparatoire, plus particulièrement le bizutage qu'elle a dû y subir. Le timing n'est pas anodin, le Comité national contre le bizutage ayant lancé une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, à l'approche de la période des weekends d'intégration devenus traditionnels dans ces établissements. 

"Dans mon internat, on avait un bizutage institutionnalisé sur une semaine. C'était très long et très dur. (...) Physiquement, c'était très éprouvant parce qu'on nous faisait dormir sous nos lits, puis on nous réveillait à 5 heures du matin pour aller crapahuter dans la boue, un peu comme un service militaire trash", raconte l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy. 

"Sucer la pine du zèle"

L'actuelle présidente de la région Ile-de-France donne d'autres exemples d'humiliation qu'elle a dû, comme d'autres, subir durant cette période, il y a environ 25 ans, où elle étudiait au lycée Sainte-Geneviève de Versailles pour se préparer aux grandes écoles de commerce. 

"On devait également manger contre un mur en faisant la chaise (le dos collé à un mur et les jambes à angle droit, ndlr) avec les bizuteurs sur les genoux. Au bout d'une semaine, certains craquaient", raconte-t-elle, avant de poursuivre:

"J'avais par exemple été choisie pour (...) 'sucer la pine du zèle', (...) c'était être à genoux sur une estrade les yeux bandés, et on vous mettait quelque chose dans la bouche, et on ne savait ce qu'on avait dans la bouche. Bon, c'était une saucisse, mais c'était très humiliant."

"Les étudiants doivent faire les gendarmes"

Successeur de Valérie Pécresse, la ministre Frédérique Vidal s'est récemment insurgée contre ces pratiques qui sont monnaie courante dans certains milieux étudiants, davantage encore aux États-Unis. Le Code pénal les définit sous son article 225-16-1 et les punit de six mois d'emprisonnement et 7500 euros d'amende. 

"On sait très bien ce qui est humiliant, comme on sait très bien ce qui est drôle. Et ce sont les étudiants qui doivent faire les gendarmes, sinon ça ne marche pas", indique la présidente de la Région Île-de-France.
Jules Pecnard