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UMP : une "motion de censure" bientôt déposée contre le gouvernement

Jean-François Copé, le president de l'UMP.

Jean-François Copé, le president de l'UMP. - -

Cette défiance va viser la politique économique du gouvernement. Si la motion n'a aucune chance de passer, c'est surtout un moyen pour le président de l'UMP de reprendre la main.

L'UMP va déposer prochainement une motion de censure contre la politique économique du gouvernement a fait savoir Jean-François Copé au journal Les Echos. Cette annonce intervient juste après la polémique engendrée par l'objectif de 3% de déficit public, qui pourrait être abandonné.

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Objectif : reprendre la main

Si cette motion n'a aucune chance de passer elle permet au président de l'UMP de reprendre son rôle politique de "premier opposant". Pour Jean-François Copé, il y a urgence à ce que le gouvernement change de politique économique. Il indique donc qu'il déposera "avec Christian Jacob et ses collègues UMP", "une motion de censure dans les prochaines semaines".

Pour lui le président "obstrue l'agenda parlementaire avec le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, ou le bricolage des modes de scrutin".

"L'aveu d'échec" de Hollande

Pour Jean-François Copé le fait de ne pas tenir l'objectif des 3% de déficit est, pour François Hollande, un "véritable aveu de son échec". Il fustige les "options folles qu'il a prises, comme le prouve le rapport de la Cour des comptes". "N'y voyez pas seulement le discours d'un opposant. Le FMI, la Commission européenne dressent eux aussi ce constat accablant", assène-t-il encore.

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1.000 chômeurs de plus par jour

Le président de l'UMP déplore aussi l'augmentation du chômage à raison de "1.000 chômeurs de plus par jour". "Sans compter les radiations administratives de Pôle emploi pour masquer la réalité: elles ont explosé de +25% au mois de décembre. C'est irresponsable", martèle-t-il.

Du matraquage fiscal

Pour Jean-François Copé ne pas tenir la règle du déficit des 3% "va coûter cher à la France en termes de crédibilité et de taux d'intérêts". Cependant, il convient qu'il n'est pas possible d'augmenter à nouveau les impôts de "manière massive". "Le tour de vis fiscal de l'automne a tué l'économie et cassé la croissance, comme nous l'avions prédit. La France est aujourd'hui paralysée par ce matraquage sans précédent: les entrepreneurs n'investissent plus et n'embauchent plus, la consommation est au point mort", déplore-t-il encore.

"Tirer les leçons du fiasco de la semaine dernière"

"Il faut tirer les leçons du fiasco du Conseil européen de la semaine dernière : notre pays s'est retrouvé seul entre ses vrai-faux alliés du sud du continent et l'alliance germano-britannique qui s'est constitué sur son dos", analyse encore le président de l'UMP.

Pour lui le président Hollande est à la croisée des chemins. Il peut soit entraîner "la France sur la pente du déclin et de l'isolement sur la scène internationale", soit avoir "le courage d'engager un véritable big-bang économique avec comme seul objectif l'emploi".

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François Gapihan et Stéphane Baujard (sujet vidéo) et David Namias