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UMP: que risquent les mauvais élèves du Sarkothon?

Certains parlementaires UMP n'ont pas encore versé leur écôt, et cela ne plait pas à tout le monde.

Certains parlementaires UMP n'ont pas encore versé leur écôt, et cela ne plait pas à tout le monde. - -

Ils sont pointés du doigt mais on ne connaît pas leurs noms. 30% des parlementaires UMP n'ont pas - encore - participé au "Sarkothon".

L’UMP, qui a finalement obtenu un délai supplémentaire ce mardi pour régler sa dette de 11 millions d'euros née de l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, met désormais la pression sur les mauvais payeurs.

Lundi, la trésorière de l'UMP, Catherine Vautrin, avait déclaré que "70% des parlementaires UMP" ont participé à la souscription, soit 30% des députés et sénateurs du parti manquant à l'appel.

Le député Bernard Accoyer, évoque une trentaine d'élus qui traîneraient les pieds.

Une trentaine de députés et sénateurs UMP n'ont pas versé leur contribution. Ce n'est qu'une question de temps dit @BernardAccoyer
— France Inter (@f_inter) July 31, 2013

Les donneurs de leçons

Une façon discrète de rappeler à l'ordre les retardataires. Et dans les rangs de l'UMP, on se charge de transmettre le message.

Ce mercredi, Bernard Accoyer se veut rassurant, et a "la certitude" que les parlementaires du parti s'acquitteront "tous" de leur contribution "dans un délai très court". "C'est d'abord un devoir, une exigence", a déclaré l'ancien président de l'Assemblée nationale sur France Inter.

Certains parlementaires bouderaient-ils l’ancien président? "Ce n'est pas du tout l'état d'esprit qui prévaut parmi les parlementaires", conteste Bernard Accoyer. "Il n'y a à l'UMP aucune contestation significative sur l'action qui a été conduite pendant cinq ans par Nicolas Sarkozy", a-t-il encore soutenu.

Pas de vengeance, alors un peu de dilettantisme sans doute. Luc Chatel, vice-président de l'UMP, a appelé au "sens des responsabilités" les parlementaires du parti, apparemment moins pressés que les sympathisants d'éponger la dette électorale. "Historiquement, les élus ne sont pas les meilleurs en matière de contribution au financement de leur parti", a encore observé Luc Chatel. Selon lui, "plus de 100.000 donateurs" ont mis la main à la poche.

Le tableau des meilleurs élèves

En attendant, les têtes d'affiche du parti érigent les meilleurs donateurs en exemple.

En haut du classement, Nicolas Sarkozy… qui pourtant, aurait pu mieux faire. 7.500 euros, c’est le plafond accordé aux particuliers, et c’est aussi la somme qu’il a versée.

Sur la seconde marche du podium, Bernard Accoyer justement, a indiqué avoir versé 5.600 euros, soit "nettement plus que les 2.000 euros qui étaient recommandés par le mouvement" pour les parlementaires, souligne-t-il lui-même.

Toujours dans le wagon de tête, le député filloniste Bernard Debré, qui voudrait bien que Nicolas Sarkozy fasse encore un effort, a donné 2.500 euros mardi.

Fidèle parmi les fidèles sarkozystes, Nadine Morano a invité les sympathisants UMP à faire "un dernier effort" pour aider à combler "le trou", elle-même versant 2.000 euros.

J'ai donné 2000 euros à l'Ump, je ne suis plus députée mais je dois à ma famille politique. J'ai été ministre 4 ans et 3 mois. #RTL
— Nadine Morano (@nadine__morano) July 30, 2013

François Fillon, malgré son ressentiment envers l’ancien chef de l’Etat, n’en a pas moins versé sa part: 1.000 euros, selon l’Association des amis de Nicolas Sarkozy (association qui a elle-même versé pas moins de 20.000 euros).

D’autres dons, plus insolites, ont fait parler d’eux, comme les 150 euros offerts par le président socialiste du Languedoc-Roussillon - au-delà du don moyen de 86 euros, Christian Bourquin, ou l’euro symbolique donné par le Parti Communiste d’Oullins, qui décrochent la palme de la bonne volonté.

D’après Catherine Vautrin, un seul parlementaire UMP aurait annoncé qu’il refusait de payer, "mais cela ne nous empêchera pas de le solliciter à nouveau", annonce d’ores et déjà la trésorière du parti.

Le règlement exclut les punitions... pour l'instant

Car chaque candidat aux législatives a reçu 8000 euros de l’UMP pour faire campagne en 2012, rappelle-t-on à l'envi. "C’est la raison pour laquelle nous allons insister pour que les parlementaires participent", précise Catherine Vautrin, sollicitée ce mercredi par BFMTV.com, qui n'envisage pas de sanctions "pour l’instant".

"On en est pas là", précise-t-elle. "On va solliciter les élus. On est dans une phase de conviction et pas dans une phase de coercition". Lundi, sur le plateau de BFM, elle refusait de "stigmatiser les uns ou les autres", rappelant que "ceux qui ont déjà donné, rien ne les empêche de le faire une deuxième fois".

Le programme: contacter tous ceux qui n’ont pas payé, en privé dans un premier temps. Avant d’envisager la suite. Publication des noms? menaces sur les investitures? "A partir du moment ou on bénéficie d'une investiture de l'UMP, l'UMP est une marque, elle accompagne les candidats. il est juste logique de respecter l'engagement: 'j'ai une investiture UMP je m'engage à participer au financement'", estimait la trésorière lundi.

Le parti dispose donc de plusieurs moyens de faire plier les bonnets d'ânes, mais refuse de les évoquer trop ouvertement pour le moment.

Aurélie Delmas