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UMP : les six chantiers du nouveau président

Jean-François Copé

Jean-François Copé - -

La Cocoe a annoncé lundi soir la victoire de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP. Un nouveau président du parti d'opposition qui va avoir bien des défis à relever.

Lundi soir, après une nuit et ne journée de contestation des résultats de part et d'autre, la Cocoe a finalement annoncé la victoire de Jean-François Copé par 98 voix d'avance sur François Fillon.

Un nouveau président qui aura fort à faire. Revue de détails.

• Recoller les morceaux

C’est le principal chantier du nouveau président, et sans doute le plus difficile. Car au lendemain du vote, "c’est l’existence même de l’UMP qui est en cause", a affirmé Alain Juppé. Un risque que chaque camp a redouté pendant ces mois de campagne, tout en ne cessant d’affirmer que "l’unité est un devoir", comme le disait Nadine Morano, proche de Jean-François Copé. Le camp Fillon n’a eu de cesse lui aussi d’appeler au "rassemblement".

Pourtant, des mots très durs ont été échangés, et l’unité du parti s’est considérablement affaiblie. Il faudra donc que le nouveau président tâche de réunir les différents camps de son parti, pour faire en sorte qu’ils travaillent ensemble.

• Eviter la faillite

Les finances de l’UMP ne vont pas bien. Si le trésorier du parti, Dominique Dord, était encore optimiste en janvier 2012, il l’est moins aujourd’hui. Car la défaite à la présidentielle et aux législatives a tout changé. Dotation de l’Etat en baisse, dettes contractées pour acheter le nouveau siège parisien de la rue Vaugirard, chute des adhésions… Le budget fait grise mine. Pour redresser les finances, le nouveau président devra réduire les dépenses: "Il faudra sans doute solliciter les fédérations et les départements. Et peut-être réduire la voilure, de façon raisonnable, sur le personnel", préconise Dominique Dord.

• Préparer les prochaines élections

Il n'y a pas une minute à perdre : les prochaines élections sont en 2014, et leur préparation commence dès maintenant. Après la double défaite à la présidentielle et aux législatives en mai et juin dernier, l’UMP, désormais parti d’opposition, ne doit pas passer à côté des prochaines échéances. L’enjeu est local : le nouveau président devra notamment reconquérir les territoires perdus par l'UMP, dans l’Ouest par exemple. La mairie de Paris est aussi un enjeu fort pour le parti.

• Affronter le FN

Le parti de Marine Le Pen semble avoir déjà commencé à profiter de la confusion. Dimanche soir, Florian Philippot a affirmé qu'"il n'y a plus rien à attendre d'un parti aussi fracturé, qui n'aura pas de leader, qui n'aura pas de chef et donc qui n'aura pas la capacité de peser face au gouvernement socialiste et d'incarner une autre voie". Le FN a recueilli 18% des voix à la présidentielle. Pour contenir sa montée, chacun a sa stratégie : Jean-François Copé a choisi de se rapprocher des idées du FN, quand François Fillon a décidé de se montrer plus modéré.

• Contourner l'UDI

Enfin, l’UDI pourrait aussi poser problème au futur président. Avant l’élection, l’ex-ministre Laurent Wauquiez pointait d’ailleurs "un risque d’écartèlement entre d’un côté la pression du FN et de l’autre la reconstitution d’un centre". Deux députés centristes ont déjà expliqué lundi dans un communiqué que l'élection interne de l'UMP "atteste de la pertinence de la création de l'UDI". Le parti centriste compte bien se faire une place sur l'échiquier politique, et pourquoi pas, attirer les déçus de l'UMP.

• Tourner la page de Sarkozy

Difficile de mener un parti que Nicolas Sarkozy a tenu pendant cinq ans. Si les partisans de Jean-François Copé assument et revendiquent l’héritage de l’ancien président, le camp de François Fillon lui, prend ses distances. Avec les difficultés du parti, la rumeur d’un posssible retour de l’ex-président enfle. Le nouveau président devra gérer l’héritage des années Sarkozy, tout en incarnant une vraie alternative.

Ariane Kujawski