UMP : déception chez les militants en mal de leadership

Les militants prennent leur mal en patience et redoutent que l'image du parti soit égratignée.

Gênés et déçus, tels sont les sentiments partagés par les militants UMP, toutes fédérations confondues, devant le tour calamiteux que prend l'élection du président du parti, pour la première fois exercée au suffrage direct. "Je nous pensais bien plus intelligents et j'ai peur que l'on tombe dans la même médiocrité que les socialistes", lâche un militant de la fédération de Lorraine, faisant directement référence au congrès socialiste de Reims. Tous en tout cas, comme dans les Bouches-du-Rhône regrettent que "les annonces et les revendications de victoire se soient faîtes trop rapidement" sans avoir attendu "les vérifications de la Cocoe", cet organisme chargé de contrôler la sincérité du scrutin.

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La positive attitude en prend un coup

D'autres militants tentent néanmoins de positiver en se félicitant du "fort taux de participation" lors de cet exercice démocratique inédit pour cette formation politique. D'autres encore, font preuve d'un certain fatalisme.

A propos des fraudes un militant des Bouches-du-Rhône explique : "S'il y en a eu, c'est malheureux, mais ça arrive dans toutes les élections, il y a toujours eu des bourrages d'urnes. L'erreur, ça arrive aussi."

L'UMP en mal de leadership

Que cette guerre fratricide laisse des traces est fort possible. Mais c'est surtout l'absence de leadership, que mettent en exergue ces complications inédites. Nicolas Sarkozy a été le "leader naturel" de la formation pendant des années. Les différents présidents du parti gaulliste ont historiquement été plébiscités, sinon largement élus.

Que la victoire revienne finalement à François Fillon ou à  Jean-François Copé, le vainqueur remportera cette élection dans un mouchoir de poche, projetant cette formation politique dans l'inconnu.

Nicolas de Labareyre et Manuella Binet et Florent Bonnard