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Syrie: Villepin condamne une "stratégie aveugle"

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac. - -

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, s'est exprimé sur BFMTV sur la possible intervention militaire de la France en Syrie. Pour lui, une telle action n'apporterait aucune solution à la crise traversée par le pays.

"Notre vocation n'est pas de punir quiconque par le biais militaire". Le message est clair: interrogé par BFMTV, Dominique de Villepin s'est opposé à une intervention au sol de la France en Syrie. L'ancien Premier ministre a vigoureusement plaidé pour une ligne plus diplomatique.

"Je comprends que l'on veuille agir" a expliqué Dominique de Villepin. "C'est tentant de vouloir balayer d'un coup de telles horreurs, mais cela ne se fait pas ainsi. C'est tout le principe de la diplomatie: définir une stratégie au service d'un vision. Aujourd'hui, la stratégie est aveugle".

Dominique de Villepin a dénoncé la "militarisation des esprits" ces dernières années en Occident. "Je ne crois pas que le raccourci militaire soit la solution idoine dans des crises complexes. "Des frappes militaires nous éloigneraient d'un règlement politique et diplomatique en Syrie". 

"Militarisation des esprits"

"Dans des milieux complexes, l'outil militaire produit souvent des effets pire qu'une non-intervention. Le signal donné à cette région serait très négatif".

Dominique de Villepin appelle à une intervention "utile", en protégeant les populations touchées. "On ne peut pas décider d'une stratégie militaire sans avoir de vision politique", a t-il martelé.

"S'il s'agit d'éviter des massacres, il n'est pas trop tard pour mettre en place une zone d'exclusion aérienne en Syrie, a rapellé l'ancien patron du Quai d'Orsay. "Cette dernière enverrait un signal très fort de notre détermination".

Dominique de Villepin avait connu une certaine renommé internationale en 2003, lors de la crise irakienne. Alors ministre des Affaires étrangères du gouvernement Raffarin, il avait prononcé à l'ONU un discours contre l'intervention en Irak, sous le regard impassible de Colin Powell, alors secrétaire d'Etat américain. A l'issue du discours, il avait même été applaudi, un fait rare dans l'enceinte onusienne.

Emmanuel Bringuier