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Les Républicains

Sarkozy à Hollande: "ne créez pas des apatrides"

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy - Guillaume Souvant - AFP

Le chef de file des Républicains s'est exprimé sur la Réforme constitutionnelle attachée au principe de déchéance de nationalité. Une mesure, que Nicolas Sarkozy souhaite applicable aux seuls binationaux.

Nicolas Sarkozy a exhorté mercredi François Hollande à ne pas créer d'apatrides, alors que la perspective d'un Congrès pour voter la révision constitutionnelle post-attentats semble plus que jamais dans l'impasse, Assemblée nationale et Sénat ayant chacun réécrit le volet sur la déchéance de nationalité.

"Nous disons très simplement: M. Hollande, si vous voulez la déchéance de nationalité, nous la voulons avec vous, nous la voterons, mais ne créez pas des apatrides. Appliquez la déchéance de nationalité pour les binationaux" telle qu'adoptée par le Sénat (à majorité de droite) a déclaré le président des Républicains sur Radio Classique et Paris Première.

"Le dernier individu qui a été arrêté en Belgique (Salah Abdeslam, NDLR) est Français, hélas. Il est Français. Si vous lui retirez la nationalité, vous êtes obligé dans le même temps de lui donner un titre de séjour parce que, où est-ce que vous expulsez quelqu'un qui n'a que la nationalité française, dont vous retirez la nationalité française?", a pris pour exemple l'ancien chef de l'Etat.

La déchéance de nationalité réservée aux binationaux

Les sénateurs ont réservé la déchéance de nationalité aux seuls binationaux, pour éviter des apatrides, là où l'Assemblée, à majorité de gauche, l'avait ouverte théoriquement à tous les Français afin de ne pas créer de "discrimination". 

Cette modification rend très incertaine l'adoption de la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats, puisque le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour qu'il puisse être soumis pour adoption au Congrès.

François Hollande "a changé d'avis, parce que c'est toujours du Hollande, il faut faire plaisir à la gauche, il faut faire plaisir à l'extrême gauche et puis il faut pas oublier la droite, et finalement ça se termine toujours de la même façon, il se prend les pieds dans le tapis et la montagne accouche d'une demi-souris", a accusé Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'Etat reçoit mercredi matin avant le Conseil des ministres les deux présidents de chambre, Claude Bartolone (PS), puis Gérard Larcher (LR). Il devrait ensuite annoncer sa décision sur l'avenir de cette réforme constitutionnelle, les chefs de file des sénateurs et députés LR, Bruno Retailleau et Christian Jacob, ayant déjà fait savoir qu'ils refusaient une réforme cantonnée à l'état d'urgence.

A.-F. L. avec AFP