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Rwanda: Juppé appelle Hollande à défendre "l'honneur de la France"

Alain Juppé à Bordeaux le 19 mars 2014.

Alain Juppé à Bordeaux le 19 mars 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Il était ministre des Affaires étrangères à l'époque du génocide du Rwanda en 1994. Alain Juppé a réagi, samedi, aux accusations du président rwandais Paul Kagame sur la participation de la France aux massacres de la population.

Alain Juppé, ancien ministre des Affaires étrangères à l'époque du génocide au Rwanda en 1994, a appelé samedi François Hollande à "défendre l'honneur de la France", face aux propos du président rwandais Paul Kagame dans un article à paraître dans l'hebdomadaire "Jeune Afrique".

Dans cet article, Paul Kagame accuse la France pour son "rôle direct" dans le génocide de 1994. Pour Alain Juppé, il s'agit là d'une "inacceptable mise en cause de la France".

"Il serait aujourd'hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables", a réagi le maire de Bordeaux. "J'appelle le président de la République et le gouvernement français à défendre sans ambiguïté l'honneur de la France, de son Armée, de ses diplomates", écrit-il dans un article publié sur son blog.

"La falsification de l'histoire"

L'ex-chef de la diplomatie dit comprendre la "realpolitik", et la "prudence de ligne diplomatique" que suit la France avec le Rwanda. Mais cela ne doit pas se faire, estime-t-il, "au prix de la falsification de l'histoire qui ne cesse de se propager à l'encontre de la France, de ses dirigeants politiques, de ses diplomates et de son Armée".

Alain Juppé réagissait à une interview du président Kagame, qui dans Jeune Afrique "accuse notre pays d'avoir organisé et encouragé le génocide, d'en avoir été complice et même acteur", selon Alain Juppé.

"Il est rigoureusement faux que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait", écrit-il rappelant qu'au contraire, Paris "a tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps", Hutu et Tutsi, avant la prise de fonction en mars 1993 du gouvernement Balladur où il servait, comme après.

M. T. avec AFP