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Révélations de Patrick Buisson: les proches de Nicolas Sarkozy ripostent

Après la publication mardi d'extraits du livre choc de Patrick Buisson sur les coulisses de la politique menée par l'ex-président, les proches de Nicolas Sarkozy tentent d'enrayer la polémique avant la primaire de la droite.

"Il ne m'intéresse nullement". Interrogé lundi sur Europe1 sur la parution du livre explosif La cause du peuple de son ancien conseiller et dont les extraits ont été publiés mardi par L'Express, l'ex-chef d'Etat Nicolas Sarkozy a préféré balayer d'un revers de main ce qu'il préfère considérer comme une anecdote. En pleine bataille de la primaire de la droite pour 2017, les confidences du sulfureux conseiller auraient pourtant de quoi mettre mal à l'aise l'ex-Président.

Les sarkozystes sur la même ligne de défense

Mais en pleine zone de turbulences, Nicolas Sarkozy a pu, une nouvelle fois, compter sur le soutien indéfectible de ses proches qui ont tenté de décrédibiliser du mieux qu'ils pouvaient Patrick Buisson à coups de piques assassines.

A commencer par Brice Hortefeux. L'ancien ministre a dénoncé mardi soir dans L'Épreuve de vérité diffusée sur Public Sénat "l'inanité" des "affirmations invérifiables" de Patrick Buisson. "C'est un grand classique le livre du conseiller qui ne l'est plus, qui affirme, assène des critiques avec autant d'affirmations invérifiables", a soutenu l'eurodéputé Les Républicains. 

C'est ensuite au tour de François Baroin de s'épancher sur l'affaire au micro d'Elizabeth Martichoux sur RTL, ce mercredi. "Le crédit que j'accorde à ce personnage, à ses méthodes empruntées à la Stasi, à ses convictions issues de Maurras (...) eh bien, il peut dire n'importe quoi, n'importe comment dans n'importe quel bouquin et n'importe quelle interview, ce crédit est entre 0 et moins l'infini (...)", a déclaré le sénateur de l'Aube.

Selon lui, "Monsieur Buisson a disparu, ses idées funestes je l'espère aussi et comme je l'ai toujours combattu, je ne m'en occuperai pas (...)", a-t-il insisté. Et d'enfoncer un peu plus le clou: "Si on raconte que Nicolas Sarkzoy a été l'un des acteurs de l'attaque du train postal Glasgow-Londres en 63, il y a des gens qui le croiront. Donc il pourra raconter tout ce qu'il veut, ça n'a strictement aucune importance".

C'est ensuite au tour de Rachida Dati de dégainer son analyse sur franceinfo. "Ce qui moi me gêne c'est que Patrick Buisson se fait passer pour la victime de Nicolas Sarkozy. Quand on sait qu'il a été condamné, qu'il est encore poursuivi, que c'était quelqu'un qui a été très intéressé, très affairiste, quand on voit son histoire... Ce n'est quand même pas une victime. Qu'il se venge, qu'il soit aigri, très amer de ce qu'il lui arrive, sans doute. Mais aujourd'hui c'est tellement facile de charger Nicolas Sarkozy", a-t-elle jugé. 

Quasi simultanément, Laurent Wauquiez, lui, a pris la parole sur BFMTV et RMC, et estime qu'un "point de non-retour" a été franchi par l'ancien conseiller avec ce livre dans lequel "la haine l'a emporté sur la vérité". Le président par intérim de Les Républicains y a notamment vu "un règlement de comptes qui n'a pas d'intérêt" de la part de "quelqu'un qui était dans les équipes de 2007 et qui a trahi la confiance de Nicolas Sarkozy". Autrefois conseillé par cet ancien directeur de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, François Baroin affirme que "ça fait plus de deux ans" qu'il ne l'a pas vu.

De son côté, Christian Jacob, chef de file des députés LR et interrogé dans l'émission Questions d'info LCP/Le Monde/AFP/France Info, a estimé mercredi que "ce qui vient du caniveau à vocation à finir dans une bouche d'égout".

"Vous savez, ce genre d'écrit a existé avec tous les présidents (...) Sans doute qu'il n'avait pas la colonne vertébrale, une capacité à encaisser ce niveau de responsabilité", a ajouté le président du comité de soutien de l'ancien chef de l'Etat.

Dans Mardi Politique, sur France 24 et RFI, Christian Estrosi, porte-parole en charge de l'économie de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite et du centre, a quant à lui expliqué avoir toujours "souhaité garder un certain nombre de distance avec ce sinistre personnage et je crois que bien m'en a pris". Le "choix Buisson" de l'époque par Nicolas Sarkozy est perçu comme "une erreur et pas une petite" par le président LR de la région PACA.

Quoi qu'il en soit, il estime que l'ex-conseiller sort ce genre d'insanités (...) parce qu'il se sent éconduit par un homme d'Etat qui considère qu'il n'a plus aucune raison d'être proche de lui et de faire partie de son entourage."

Par ailleurs, il se dit "très curieux de savoir le nombre de livres qui seront vendus par rapport à Tout pour la France de Nicolas Sarkozy. Je suis prêt à prendre tous les paris, ce sera un bide absolu", a-t-il jugé. 

Aurore Coulaud avec AFP