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"Respect", "même camp", "gagner ensemble"... Quand les jeunes LR, Reconquête et RN évoquent l'union des droites

Le chef de file du mouvement de jeunesse Génération Z, Stanislas Rigault, le 22 janvier 2022 à Cannes

Le chef de file du mouvement de jeunesse Génération Z, Stanislas Rigault, le 22 janvier 2022 à Cannes - BERTRAND GUAY © 2019 AFP

Stanislas Rigault, Guilhem Carayon et Pierre-Romain Thionnet ont accordé un entretien croisé au magazine très à droite L'Incorrect. L'Opinion a pu lire l'interview, durant laquelle les trois hommes s'arrêtent sur leurs points communs.

Et si l'union des droites avait encore de l'avenir? Les dernières nouvelles ne poussaient pas à l'optimisme, le principal défenseur de cette stratégie, Éric Zemmour, ayant terminé avec à peine plus de 7% des voix lors de l'élection présidentielle en avril 2022. À l’inverse, Marine Le Pen, qui avait adressé une fin de non-recevoir à un tel scénario, s'était hissée pour la seconde fois en finale de cette course élyséenne.

Pour autant, l'idée n'est pas morte. En témoigne un entretien croisé dans les colonnes de L'Incorrect, magazine très à droite lancé en 2017 par des proches de Marion Maréchal. Dans celui-ci on retrouve Guilhem Carayon, Stanislas Rigault et Pierre-Romain Thionnet. Soit les présidents des organisations de jeunesse du parti Les Républicains (LR), de Reconquête et du Rassemblement national (RN).

"J'ai le sentiment que nous appartenons au même camp"

Si cette interview, prévue dans le numéro de mars, n'est pas encore disponible, L'Opinion a pu la lire. Et consulter notamment la réponse à la question: "Diriez-vous que vous appartenez au même camp que l'on pourrait qualifier de national et que vous avez plus de points communs que de divergences?"

Pierre-Romain Thionnet, président du Rassemblement national de la jeunesse (RNJ), répond par l'affirmative.

"Avec Stanislas (Rigault), nous avons un fond programmatique quasiment identique", estime-t-il, indiquant ensuite que "pour Guilhem (Carayon), la question est plus une question de génération".

"Je ne me sens pas proche de nombre d'aînés de son parti, mais quand je discute avec lui ou d'autres jeunes LR, j'ai le sentiment que nous appartenons au même camp et que nous parlons le même langage", détaille l'homme de 28 ans. Et de terminer son propos par un appel à l'union:

"Pour ne pas vivre quinze ans de notre vie sous ce régime macronien, j'espère que nous combattrons ensemble".

"Respect"

Dans l'interview, Guilhem Carayon ne dément pas vraiment les propos de son collègue. Le président des jeunes LR juge que "l'avantage de notre génération de droite est que l'on se connaît tous".

"Nos différends peuvent être clairs mais nous traitons les uns avec les autres avec respect et sans tabou", estime-t-il. Celui qui a perdu aux dernières législatives dans le Tarn estime que lui et ses deux collègues ont "en commun d'avoir souvent dû affronter les milices d'extrême gauche à l'université, leur intolérance et leur violence".

Pour autant, il "reste convaincu que le candidat de LR sera non seulement le seul capable de remporter une élection présidentielle mais aussi et surtout de relever les défis immenses auxquels est confronté notre pays".

Contacté par BFMTV, il se montre cependant plus ferme quant à un éventuel partenariat entre les différentes forces politiques. "Je ne crois pas à l'union des droites qui est une chimère mais c'est l'ADN des gaullistes de rassembler tous les Français au-delà des partis", nous assure Guilhem Carayon.

"Ce dialogue est un premier chemin"

Sans surprise, Stanislas Rigault ne fait pas preuve de la même prudence. Il déclare: "Si des divergences réelles existent, je mets au défi tous les lecteurs de cet entretien croisé de nous classer comme adversaires".

"Au fond, je suis certain que face à l'enjeu de civilisation qui attend notre génération, nous finirons par travailler ensemble, pour gagner ensemble".

Selon le président de Génération Z, "si ce n'est pas la raison, ce sont les dangers qui nous l'imposeront". En conclusion, il glisse: "Ce dialogue est un premier chemin" Pas sûr que du côté de la direction des Républicains ou du Rassemblement national, on l'entende de la même oreille à l'heure actuelle.

Il n'en faut d'ailleurs pas plus pour susciter une réaction enjouée d'Éric Zemmour, leader de Reconquête. "Bravo à ces jeunes. Ils assument que l’identité nous rassemble et semblent comprendre mieux que leurs aînés que la fin du cordon sanitaire et le dialogue en vue de l’union des droites sont nécessaires à la victoire de nos idées", se félicite l'ex-candidat à la présidentielle.

Baptiste Farge