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Les Républicains

Rencontre avec Poutine: le coup de force de Sarkozy

Nicolas Sarkozy a rencontré Vladimir Poutine à deux reprises depuis 2012.

Nicolas Sarkozy a rencontré Vladimir Poutine à deux reprises depuis 2012. - Eric Feferberg - AFP

Le président des Républicains rencontre jeudi le président russe Vladimir Poutine au Kremlin. Il sera accompagné de plusieurs de ses anciens ministres.

La photo des deux hommes risque de faire polémique jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. Nicolas Sarkozy rencontre jeudi Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou. Pour le président des Républicains, accompagné de l'ex-ministre de la Justice, Rachida Dati, du sénateur, Gérard Longuet, du président des députés LR, Christian Jacob, et du député, Pierre Lellouche, cette visite sera l'occasion d'aborder plusieurs dossiers internationaux. Un pied de nez à la diplomatie menée actuellement par la France à l'encontre de la Russie. 

Les relations entre les deux pays se sont crispées ces derniers mois. En cause: la situation en Ukraine, avec notamment l'annexion, par la Russie, de la Crimée. Paris annulant alors la vente de ses mistrals à Moscou. Plus récemment, Vladimir Poutine était à nouveau sous les feux des projecteurs en raison des bombardements russes en Syrie. Ces raids ont été critiqués par Barack Obama et surtout François Hollande qui accuse Moscou de viser les opposants à Bachar al-Assad, le président syrien. 

Deux visites de Sarkozy en Russie depuis 2012

A gauche, cette rencontre entre l'ancien président de la République et le chef du Kremlin passe mal. Bruno Le Roux, le chef de file des députés PS à l'Assemblée, dénonçait mercredi matin sur France Info "la fascination de la droite française pour le régime autoritaire de Vladimir Poutine". "Donc ça peut expliquer le déplacement", ironisait-il. Plus tard, il assurait qu'il sera "attentif à savoir ce qui a pu être dit et à la façon dont la politique de la France, menée au nom de la France, a pu être défendue". 

Peu importe. Nicolas Sarkozy qui n'a de cesse de critiquer la position de François Hollande vis à vis de la Syrie et de la Russie, passe outre l'image du président russe auprès de l'opinion publique en France - 7 Français sur 10 disent ne pas apprécier Vladimir Poutine -, selon un sondage Ifop pour le JDD.

"Ils se connaissent bien et s'apprécient", expliquait alors l'entourage de l'ex-locataire de l'Elysée, cité par Le Parisien. Depuis la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy s'est rendu à deux reprises en Russie.

Faire passer des messages

Du côté des soutiens au président des Républicains, on estime que Nicolas Sarkozy part avec "un message particulier, qui est à mon avis que l'Europe doit entretenir le dialogue avec la Russie", juge, sur France Inter, Thierry Mariani, député des Français de l'étranger, dont le déplacement en Crimée en juillet dernier avait fait polémique.

Pour Valérie Pécresse, cette visite permettra de "faire passer des messages". La candidate des Républicains pour les Régionales en Ile-de-France a demandé sur La Chaîne Parlementaire à ce que cessent les polémiques. "Est-ce que François Hollande refuse de rencontrer Vladimir Poutine? Pardon, excusez-moi…", s'est agacée la députée.

Un pied de nez à Fillon?

Pourtant dans les rangs de la droite, tous n'ont pas apporté leur soutien au président russe. En mars 2014, Bruno Le Maire, le député LR de l'Eure assurait que "Poutine n'est pas le bienvenu en France" notamment à l'occasion des cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. Comme son futur adversaire aux primaires pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé, à la même époque, qui demandait au gouvernement français de dire "stop" au président russe, qui avait gagné une "première manche" en Ukraine.

Mais celui qui pourrait être le plus agacé par cette visite de Nicolas Sarkozy est peut-être François Fillon. L'ancien Premier ministre n'a jamais caché son intérêt pour la Russie et même les liens tissés avec le chef du Kremlin, comme il l'expliquait à L'Express. En septembre dernier, le député de Paris affichait même son soutien au président russe dans son opération contre Daesh en Syrie. 

Justine Chevalier