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Les Républicains

Quand Nicolas Sarkozy compare ses écoutes aux méthodes de la Stasi

Nicoals Sarkozy, ici à Nice le 10 mars, est sorti de sa réserve.

Nicoals Sarkozy, ici à Nice le 10 mars, est sorti de sa réserve. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

L'ancien président de la République est sorti de son silence ce jeudi, via une tribune publiée dans "Le Figaro". Évoquant les différentes affaires dans lesquelles il se trouve impliqué, Nicolas Sarkozy s'en prend directement à Christiane Taubira et Manuel Valls.

Trois jours avant le premier tour, et alors que la droite conserve un net avantage dans les sondages, Nicolas Sarkozy a choisi de s'exprimer à propos des affaires dans lesquelles ils se trouve impliqué.

Dans une tribune dont les premiers extraits ont été publiés jeudi en fin de journée sur le site du Figaro, l'ancien chef de l'Etat s'en prend directement à Christiane Taubira et Manuel Valls, respectivement ministres de la Justice et de l'Intérieur.

"Je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent", lance-t-il en préambule.

"De qui se moque-t-on?"

Avant de passer à l'offensive: "je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé", écrit-il notamment.

"Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film 'La Vie des autres' sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France", déplore-t-il.

"Nul désir" de s'impliquer "aujourd'hui" en politique

Nicolas Sarkozy vis également -indirectement- son successeur à l'Elysée: "les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui sont les destinataires!", accuse-t-il, s'interrogeant sur "ce qui est fait de la retranscription de (ses) conversations".

Enfin, l'ancien président français affirme qu'un retour en politique n'est pas (encore) à l'ordre du jour. "Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays". Concluant: "Enfin, à tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu'ils soient assurés que la meilleure façon de l'éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement… au fond comme un citoyen 'normal'".

|||La tribune de Nicolas Sarkozy sera publiée en intégralité dans la version papier du Figaro, ce vendredi, mais est déjà visible sur la page Facebook de Nicolas Sarkozy. L'ancien président revient sur chaque affaire dans laquelle il est impliqué (Bettencourt, Karachi,trafic d'influence, financement libyen, etc.) et expose sa défense. Il revient également sur l'invalidation de ses comptes de campagne en 2012.

Yann Duvert