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Primaire UMP: loin des polémiques, Bruno Le Maire se prépare

Bruno Le Maire le 12 mai 2015 à l'Assemblée.

Bruno Le Maire le 12 mai 2015 à l'Assemblée. - Eric Feferberg - AFP

L'éternel "jeune député", probable candidat à la primaire 2016 de l'UMP, s'est fait remarquer en menant la fronde contre la réforme du collège. 

Bruno Le Maire mène son bout de chemin. Le quadragénaire, probable candidat à la primaire 2016 de l'UMP, fera-t-il la différence? Alors que ses adversaires se toisent et s'envoient des petites phrases grinçantes, l'éternel "jeune" député tente de sortir du lot. C'est notamment en s'engageant contre la réforme du collège que Bruno Le Maire s'est distingué. Menant la fronde à l'Assemblée, il prend son propre camp par surprise et envoie le 6 mai un courrier à François Hollande. Il revendique le soutien de 300 parlementaires, principalement UMP et UDI.

La réforme, écrit l'ancien ministre dans un style incisif, est un "naufrage pour notre Nation", "l'histoire retiendra que c'est une majorité de gauche qui propose de couper la langue française de ses racines en réduisant l'enseignement du latin à de simples notions de civilisation", de "rendre facultatif l'enseignement des Lumières au collège", de "fragiliser l'apprentissage de l'allemand". Pour ce germaniste agrégé de lettres, ce dernier point est perçu comme "une faute politique".

Le "frondeur-en-chef"

La manœuvre est réussie: aux yeux du public, Bruno Le Maire apparaît comme le frondeur-en-chef contre la réforme. Il en profite d'ailleurs pour faire ses propres propositions, comme le remplacement du collège unique par un "collège diversifié", ou encore la suppression de la deuxième langue vivante obligatoire au collège.

Lui qui réclamait un débat contre Manuel Valls affronte finalement la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, dans un débat sur le collège. Il l'accuse de "vouloir empêcher les meilleurs de devenir encore meilleurs et ceux qui ont des difficultés de progresser". Le dialogue, courtois au départ, devient vif lorsque tous deux s'accusent mutuellement d'avoir "saccagé l'école".

Pourtant, Bruno Le Maire, qui revendique "le renouveau", met un point d'honneur à se distinguer de ses aînés en refusant par exemple de tomber dans l'attaque personnelle contre ses adversaires. S'érigeant en garant de la morale politique, l'ancien ministre qui a quitté la fonction publique en 2012 demande aux hauts fonctionnaires engagés en politique de faire de même. "Il y a ceux qui se déclarent candidats pour donner de la crédibilité à leur candidature, moi je veux avoir la crédibilité pour que ma candidature devienne naturelle", confiait-il la semaine passée à BFMTV.

NKM sur les rangs

Peu importe le score final, Bruno Le Maire compte bien être celui qu'on retiendra dans cette primaire qui s'annonce coriace. Mais pas question de se contenter d'un score de 5% comme Manuel Valls à l'époque: "Bruno Le Maire, s'il est candidat, et je pense qu'il le sera, ça sera pour la gagner", affirme son soutien Thierry Solère dans l'émission Parlement Hebdo sur LCP et Public Sénat. "Il ne sera pas candidat pour ‘faire un score', comme on l'a vu parfois au PS".

Outre les candidatures des ténors Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, le député de l'Eure devra affronter d'autres quadras: Xavier Bertrand s'est déjà déclaré, ainsi que Nathalie Kosciusko-Morizet mardi matin: "j'y vais, de toute façon", a déclaré la numéro 2 de l'UMP. Tous se révèleront sans doute de sérieux adversaires prêts à déstabiliser le bon élève.

Ariane Kujawski