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Primaire à droite: ce qu'il faut retenir de l'ultime débat avant le premier tour

Plateau du dernier débat de la primaire à droite avant le premier tour, le 17 novembre 2016.

Plateau du dernier débat de la primaire à droite avant le premier tour, le 17 novembre 2016. - Christophe Archambault - Pool - AFP

Réponse indignée de Sarkozy à une question sur des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007, Fillon agacé de l'organisation du débat, passe d'armes Sarkozy-Juppé sur l'identité heureuse... Voici les points à retenir du dernier débat avant le premier tour de la primaire dimanche prochain.

Après deux mois de campagne officielle, les sept candidats à la primaire de la droite se sont retrouvés jeudi soir pour un troisième et ultime débat télévisé décisif, à trois jours du premier tour. Un échange de deux heures plutôt technique, ponctué de quelques passes d'armes et coups de gueule. BFMTV.com vous fait le résumé.

> Sarkozy juge "indigne" une question sur Takieddine

Nicolas Sarkozy a provoqué le premier temps fort du troisième débat télévisé de la primaire de la droite en accusant "d'indignité" le journaliste de France 2 David Pujadas, qui l'interrogeait sur les accusations de Ziad Takkiedine sur un possible financement libyen de sa campagne de 2007.

"Quelle indignité. Nous sommes sur le service public. Vous n'avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d'innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur? Ce n'est pas l'idée que je me faisais du service public. C'est une honte", a lancé, visiblement excédé, l'ancien président de la République.

Après des déclarations fracassantes au site Mediapart, l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine a "confirmé" devant les enquêteurs avoir remis des valises d'espèces à Nicolas Sarkozy et son camp avant la présidentielle de 2007, sans toutefois prouver que l'argent était destiné au financement de la campagne.

> Fillon s'en prend à l'organisation du débat

L'ancien Premier ministre François Fillon s'en est lui aussi pris aux journalistes qui menaient l'émission et s'est interrogé sur la "conception" du débat.

"Vous êtes en train de nous couper la parole sur des sujets absolument fondamentaux", s'est-il agacé. "On n'est pas des commentateurs, on n'est pas là pour s'interpeller les uns les autres. C'est tout le problème de la conception que vous avez de plus en plus de ces débats, une conception en termes de spectacle et pas en termes de fond", a-t-il encore grincé, alors que les équipes des candidats s'étaient accordées sur le format de l'émission.

Piqué au vif, David Pujadas, principal arbitre du débat, a répondu : "Je ne suis pas sûr qu'il y ait eu beaucoup de spectacle ce soir..."

> Passe d'armes Sarkozy-Juppé sur l'identité heureuse

Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois appliqué dénoncer le concept d'"identité heureuse", porté par son rival Alain Juppé. 

"Je pense qu'il n'y a pas d'identité heureuse quand il y a six millions de chômeurs", a raillé Nicolas Sarkozy.

"Je pense que les Français m'ont parfaitement compris. Ils savent très bien que je mesure bien que la France ne nage pas dans le bonheur", a rétorqué Alain Juppé. "En revanche, je pense que le rôle d'un chef d'Etat c'est de fixer un cap. Et ce cap ce doit être la réconciliation des Français. Ce doit être une France qui retrouve le bonheur de vivre ensemble". 

> NKM tacle Bruno Le Maire sur le collège unique

Le député de l'Eure Bruno Le Maire, interrogé comme les autres candidats sur le collège unique qu'il souhaite supprimer, a expliqué: "dès la 6e, il faut laisser à chaque enfant la possibilité de découvrir son talent en lui donnant des options beaucoup plus ouvertes dont il pourra changer s'il veut, en 5e". Il s'agit de "revaloriser la voie professionnelle. Montrer que la voie professionnelle vaut la voie générale, que l'intelligence de la main vaut l'intelligence de l'esprit", a-t-il ajouté. 

"Bruno, ce n'est pas vrai que tu aurais poussé tes enfants à voir à l'âge de 11 ans s'ils ont envie d'être mécanicien ou pâtissier. C'est faux, c'est simplement faux", a rétorqué la députée de l'Essonne Nathalie Kosciusko-Morizet. Ce sont "les mêmes qui viennent des plus grandes écoles qui poussent leurs enfants dans les filières les plus élitistes, et qui expliquent aujourd'hui qu'il faudrait supprimer le collège unique, c'est-à-dire en fait trier les enfants à l'âge de 11 ans", lance la polytechnicienne au normalien et énarque.

> Poisson propose "des maisons de correction"

S'exprimant sur les questions d'éducation, Jean-Frédéric Poisson, l'unique candidat non LR, a proposé "des maisons de correction" pour les "enfants turbulents".

"Je plaide moi pour le retour de l’Etat dans les quartiers difficiles. […] Je plaide pourquoi pas pour des maisons de correction. Je suis pas contre le principe. La politique familiale est la clé de tout cela", a affirmé le successeur de Christine Boutin à la tête du Parti chrétien-démocrate (PCD).

Violette Robinet