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Les Républicains

Primaire à droite: Bruno Le Maire conforte son statut d'outsider

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C'est l'homme qui ne cesse de monter à droite depuis qu'il a déclaré sa candidature à la primaire: le député de l'Eure est désormais troisième dans les intentions de vote, derrière Nicolas Sarkozy, qu'il talonne, et Alain Juppé.

Déjà placé, un mois seulement après son entrée en campagne. Dans la masse de candidats (11) à la primaire de la droite, Bruno Le Maire grimpe dans les sondages et truste désormais la place de troisième homme du scrutin, derrière le duel annoncé entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Le député de l'Eure est crédité, dans notre sondage Odoxa du 20 mars réalisé en partenariat avec Le Parisien, de 16% d'intentions de vote auprès des sondés envisageant de participer. 

Envolée dans les sondages

A huit mois du vote des 20 et 27 novembre prochain, Bruno Le Maire est donc à la troisième place. Derrière le maire de Bordeaux Alain Juppé (41%) qui caracole en tête des sondages depuis des mois et continue à creuser l'écart, derrière le président des Républicains Nicolas Sarkozy (23%), qu'il talonne désormais, mais devant l'ancien Premier ministre François Fillon (9%), dont il a été le ministre de l'Agriculture, longtemps considéré comme le troisième homme.

L'écart est encore plus serré si l'on ne retient que les sondés "certains" d'aller voter: le quadra (19% d'intentions de vote) est alors au coude-à-coude avec Nicolas Sarkozy (21%), qui lui dévisse.

"Bruno Le Maire est bien parti pour être le troisième homme. Et même, il pourrait se prêter à rêver, en voyant les scores dont il est crédité aujourd’hui, de titiller Nicolas Sarkozy pour la seconde place qualificative" au deuxième tour, décrypte Gaël Sliman, président de l'institut Odoxa, auprès de BFMTV.

"Le Maire en Kennedy"

Rien d'étonnant à cette dynamique, estime de son côté Jérôme Grand d'Esnon, le directeur de campagne de "BLM": 

"L'entrée en campagne de Bruno était très réfléchie, si rien ne s'était passé dans l'opinion, cela aurait été inquiétant", explique-t-il au Figaro. "Son entrée correspond à une attente, au moment où Juppé est sur un plateau, et Sarkozy baisse de façon régulière."

Le thème du "renouveau", dont il a fait son slogan, paierait-il face à Alain Juppé, 70 ans, et à Nicolas Sarkozy, défait en 2012 et mis une deuxième fois en examen le mois dernier? En attendant que l'ancien chef de l'Etat annonce s'il est ou non candidat, un fidèle de Bruno Le Maire explique: 

"Pour le moment, il y a trois styles bien identifiés, Juppé en père de la nation, Fillon en nouveau Thatcher, et Le Maire en Kennedy."

Son QG va doubler de surface

Quoi qu'il en soit, l'envolée de Bruno Le Maire dans les sondages agace chez les Républicains. L'un de ses rivaux, cité par Le Parisien, moque la réunion publique de Vesoul (Haute-Saône) où il a officialisé sa candidature le 23 février dans un habit "pas très présidentiel", "en bras de chemise et sans cravate".

Un lieutenant sarkozyste raille lui son premier meeting de campagne, le 5 mars, aux Docks d’Aubervilliers: "Dire qu'il a claqué 150.000 euros pour un meeting organisé un samedi... quand tout le monde est en week-end". 

Signe que Bruno Le Maire voit grand pour sa campagne: selon Le Parisien, son QG, situé rue de Seine, dans le VIe arrondissement de Paris va être agrandi, passant de 125 à 250 m2 dans les prochains jours. 

V.R.