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Présidence de l'UMP: Nicolas Sarkozy peut-il faire exploser son score?

Un mauvais score de Nicolas Sarkozy pourrait entraîner une "guerre des droites".

Un mauvais score de Nicolas Sarkozy pourrait entraîner une "guerre des droites". - Pascal Guyot - AFP

Plus ou moins de 70%? Si les sondeurs s'accordent pour dire que Nicolas Sarkozy devrait être élu président de l'UMP samedi soir, ils continuent de s'interroger sur son score. L'enjeu est grand: l'ancien chef de l'Etat est-il encore le rassembleur de la droite?

Nicolas Sarkozy va-t-il réussir son pari? A partir de ce vendredi soir et jusqu'à samedi 20 heures, les militants UMP vont élire leur nouveau président. Pour l'ancien chef de l'Etat et pour la droite tout entière, l'enjeu est simple. Face à Bruno Le Maire et Hervé Mariton, dans quelles proportions Nicolas Sarkozy arrivera-t-il à rassembler?

Du côté des sondeurs, l'incertitude est totale. "On n'a aucun sondage effectué auprès des militants", a assuré ce vendredi Gaël Sliman, le fondateur de l'institut de sondage Odoxa, invité de Good Morning Business sur BFMBusiness. Dans de telles circonstances, impossible de savoir véritablement quels choix feront les 150.000 à 180.000 adhérents UMP qui devraient voter.

L'hypothèse d'un "score canon" s'éloigne

Pour autant, l'issue du vote ne fait aucun doute selon le sondeur: "On a beau ne rien savoir, on sait que Nicolas Sarkozy sera élu président de l'UMP". 

"L'enjeu est (de savoir) avec quel score. Est-ce que Nicolas Sarkozy rééditera sa performance d'il y a 10 ans, c'est à dire 85%?", s'interroge Gaël Sliman. Le politologue ajoute que le retour de Nicolas Sarkozy était au départ programmé pour faire un "score canon comme celui-là".

Une hypothèse qui apparaît pourtant "de moins en moins probable", même si un "quart (des adhérents et donc des votants) ont été automatiquement inscrits au moment du Sarkothon". "Ce serait une super performance pour lui de parvenir à dépasser les 80% (...). S'il y parvenait, on cesserait de l'embêter, ses rivaux à droite seraient obligés de la mettre en veilleuse et de le laisser dérouler d'ici à la présidentielle", analyse Gaël Sliman.

Faire au moins 70%

Là est tout l'intérêt du vote. L'ancien président de la République arrivera-t-il à l'emporter avec suffisamment de marge pour être à nouveau le chef incontesté de la droite? Il y a urgence: Alain Juppé s'impose de plus en plus comme une alternative crédible et la campagne de l'ancien chef de l'Etat n'a pas été exempte de polémiques (propos sur Rachida Dati, accusation d'avoir cédé face à la foule lors d'un meeting...).

Autre problème: "On voit que l'adhésion des sympathisants UMP à Nicolas Sarkozy baisse semaine après semaine", ajoute Gaël Sliman. Selon lui, l'ancien Président ne doit "surtout pas faire un score en dessous de 70%". "S'il y a plus de 30% du socle électoral des militants UMP qui demain ne vote pas pour lui, ça donnera des ailes à tous ses rivaux à droite et notamment Alain Juppé."

Le spectre d'une "guerre des droites"

En cas de score modeste de Nicolas Sarkozy, au contraire, le maire de Bordeaux sera renforcé. Une hypothèse qui pourrait relancer une "guerre des droites" que redoutent les sympathisants, selon Gaël Sliman. "(Ils voient) la guerre Juppé-Sarkozy s'annoncer pour eux comme un remake horrible de ce qui s'est passé il y a 20 ans entre Jacques Chirac et Edouard Balladur."

Un épisode qui rappelle de mauvais souvenirs à toute la droite et à Nicolas Sarkozy lui-même: en novembre 1993, il avait choisi le second au détriment du premier. Jacques Chirac avait été élu président de la République en 1995, et Nicolas Sarkozy avait payé cette trahison d'une très longue traversée du désert... 

Maxence Kagni