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Les Républicains

Pour Jacob, il y a un "divorce" entre Macron et les Français

Le président du groupe LR à l'Assemblée nationale reproche à Emmanuel Macron "une attitude arrogante", après ses propos sur "le bordel" des ouvriers de GM&S.

À l'image de 57% des Français, Christian Jacob a lui aussi été "choqué" par la sortie d'Emmanuel Macron sur "le bordel" des ouvriers de GM&S. Mercredi dernier en Corrèze, le président de la République s'était agacé de voir les salariés de cette entreprise l'attendre sur place, pour l'interpeller sur la situation de GM&S. Le chef de l'État avait alors déclaré: 

"Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas", faisant référence à la fonderie voisine Constellium d’Ussel.

Une attitude "arrogante", estime ce dimanche le chef de file des Républicains à l'Assemblée nationale, invité de BFM Politique. "Ce qui est choquant, c'est l'attitude du gouvernement et l'attitude du président, qui est en permanence dans l'arrogance et ses ministres de la même façon", déplore Christian Jacob. 

"Tout ça est insupportable. Et les Français le mesurent. Et les élus locaux l'ont mesuré."

"La violence de ces mots!"

Le député de Seine-et-Marne s'est empressé de revenir sur une autre sortie polémique d'Emmanuel Macron. "Il y a eu d'autres phrases plus violentes: quand le président dit 'ceux qui ont réussi et ceux qui ne sont rien'... Mais la violence de ces mots: 'ceux qui ne sont rien'!", a lancé Christian Jacob, en faisant référence à la sortie du chef de l'État du 29 juin dernier. 

Lors de l’inauguration de Station F, l’incubateur géant de Xavier Niel, Emmanuel Macron avait déclaré: "Vous aurez appris dans une gare, et une gare c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien". La phrase avait rapidement fait grincer des dents.

"Sarkozy n'avait pas ce côté arrogant"

"On a eu d'autres présidents qui ont eu parfois un langage direct dans des échanges en tête à tête. Nicolas Sarkozy l'a souvent fait", reconnaît le député Les Républicains. Mais, selon Christian Jacob, les situations ne sont pas comparables. L'ancien chef de l'État n'avait pas "ce côté condescendant et arrogant" qui "met en exergue cette déconnexion du président de la République avec le peuple de France".

"Le divorce, il est avec les Français, les élus locaux, avec le monde de l'entreprise", a encore asséné Christian Jacob, ce dimanche. "Quand on nous explique que Macron serait plus à l'aise avec le monde de l'entreprise, c'est totalement faux. On est avec un énarque, inspecteur des finances, qui est enfermé dans ce rôle", affirme notre invité.

"Cette déconnexion" que le député LR perçoit entre les Français et Emmanuel Macron "n'est pas une tare en-soi", estime le président du groupe LR à l'Assemblée nationale. Elle peut se combler, selon lui, "tout simplement en étant attentif aux préoccupations des uns et des autres".

Juliette Pousson