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Pierre-Yves Bournazel: "dans cette primaire UMP, j’ai gêné"

Pierre -Yves  Bournazel

Pierre -Yves Bournazel - -

NOUVELLE TETE #1 - "Il se veut libre et frondeur comme toujours". Pour ce premier épisode de notre série consacrée aux jeunes pousses des municipales, BFMTV.com a rencontré Pierre-Yves Bournazel, 35 ans, conseiller municipal UMP du XVIIIe arrondissement de Paris. Portrait du jeune loup de la primaire UMP.

>> Dans quelques mois, ils seront maires, conseillers municipaux, auront pris du poids dans leur parti, ou seront de retour à la case départ. BFMTV.com dresse une série de portraits des jeunes pousses des municipales. Voici le premier épisode.

Il n’a seulement que quatre ans de moins que Nathalie Kosciusko-Morizet, mais est pourtant étiqueté comme le "petit jeune" de la primaire UMP pour la mairie de Paris. Pierre-Yves Bournazel, 35 ans, conseiller municipal du XVIIIe arrondissement depuis cinq ans, a su se faire remarquer dans cette primaire un peu insipide, où un seul nom – celui de NKM – est connu du grand public.

Coincé entre l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Jean-François Legaret, Chenva Thieu (contraint de se retirer) et Franck Margain - ses challengers -, Pierre-Yves Bournazel répète à chacune de ses interventions qu’il y va pour gagner, et non pour jouer les seconds couteaux. BFMTV.com a rencontré ce candidat sûr de ses chances, mais avare en confidences.

De quand date votre engagement en politique?
Très jeune, j’ai été passionné par l’histoire. Petit à petit, c’est devenu une passion pour l’histoire politique. Adolescent, j'ai d’ailleurs amené le débat politique dans ma famille... Il faut dire que je ne suis pas issu d'une famille très politisée. La première grande campagne politique que j’ai suivie de près? La présidentielle de 1995, que j’ai vécue en direct en Corrèze (il est né dans le Cantal), même si je n’avais pas l’âge de voter.

> SES MODELES EN POLITIQUE

Quelles sont vos "grandes figures" politiques? 
Deux hommes qui ont su être visionnaires et dépasser les clivages: le général De Gaulle et Winston Churchill. Mon grand-père me parlait beaucoup de la guerre et de la résistance, ces deux figures sont restées.

De quelles personnalités politiques vous vous sentez "proches"? J’aime l’énergie de Nicolas Sarkozy, la force de conviction de Jean-François Copé qui a su se faire élire à Meaux, aux mains de la gauche en 1995. Bruno Le Maire aussi, pour sa plume. Je travaille en confiance avec Valérie Pécresse, une vraie cheffe de file. Et à gauche? J’aime bien la bonhomie de François Hollande, mais pas sa politique.

Qui vous a mis le pied à l’étrier?
Françoise de Panafieu a été la première à me faire confiance. (Pierre-Yves Bournazel a été son porte-parole alors qu’elle était la candidate de l’UMP à la mairie de Paris en 2008). Pierre Charon aussi m’a beaucoup aidé.

Et Rachida Dati avec qui vous avez travaillé?
Ce n’est pas pareil, j’ai travaillé pour elle au ministère de la Justice. (Silence.)

Qui vous a poussé à être candidat?
Personne. J’ai décidé seul. J’avais dix ans d’expérience sur les dossiers parisiens (en comptant son travail auprès de Françoise de Panafieu), dont cinq ans en tant qu’élu de terrain dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Je suis un homme libre, j’ai estimé que j’étais le plus crédible et que j’avais la bonne équipe pour y aller. Jusqu’à présent, la droite a toujours échoué quand elle a présenté un élu non-parisien. (NKM appréciera). Et j'ai mes chances. Lisez les reportages dans les journaux, je suis le plus applaudi à la fin des meetings où nous sommes cinq. Ce n'est pas moi qui le dit. 

> SON AGENDA

De quoi vit-on quand on fait campagne?
Je suis conseiller de Paris. J’ai également un statut d’auto-entrepreneur pour du conseil en communication. Une activité mise en sommeil pendant la campagne. Mais si je ne suis pas élu, il n’est pas impossible que je la reprenne.

Quelle est votre vision de la campagne?
Moi je mène une campagne sincère et de terrain. Je veux casser les codes: la preuve, je me présente là où je vis! En quoi est-ce que j'incarne un changement?Je pense être décomplexé et ma manière d’être est différente des autres candidats à la mairie de Paris. D’ailleurs, dans cette campagne, j’ai toujours gardé mon sang-froid. J'ai gêné aussi. Ma candidature gêne… peut-être est-ce pour cela que certains veulent changer les règles en cours de route. (La semaine dernière, la date butoir pour s'inscrire à la primaire, initialement fixée au 28 mai, a été repoussée jusqu'au dernier jour du vote électronique prévu du 31 mai au 3 juin).

Les dossiers que vous porterez dans cette campagne?
L’un de mes premiers engagements est de réduire les dépenses. Je m’engage, par exemple, à ne pas remplacer 400 postes de fonctionnaires par an à la mairie de Paris. Une autre décision primordiale? Réorienter 80% des crédits pour le transport public sur le transport en sous-sol. Aujourd’hui on se préoccupe plus que des couloirs de bus que des accès au métro. Je veux aussi être un maire-manager et créer un grand pôle d’activités au Nord-Est de Paris pour le numérique, le design, etc. Et question sécurité, je veux une police municipale mobilisée 24h/24 et 7jours/7, à pied ou à vélo.
>> Lire son programme ici.

Qui travaille avec vous?
Nous sommes une petite équipe de quatre ou cinq personnes. Pas de rôle prédéfini pour chacun: on ne fait pas de la politique à la papa! Nous avons aussi des référents dans chaque arrondissement de Paris. Ma consigne: c’est d’être libre et frondeur, comme toujours.

Et dans 10 mois, vous vous voyez où? À la mairie? Adjoint?
Maire de Paris! Je n’y vais pas pour obtenir une seconde place de choix. Mais, si je ne suis pas choisi je soutiendrai sans réserve le candidat UMP.

Et dans 10 ans?
Dans 10 ans, je finirai mon second mandat à la mairie. Et après? J’imagine qu’il y a d’autres vies que la politique. Ou je poursuivrai un autre engagement. 

Hélène Favier