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Nicolas Sarkozy, le fantôme de l'UMP

Bien qu'absent du jeu politique, Nicolas Sarkozy occupe les esprits à l'UMP

Bien qu'absent du jeu politique, Nicolas Sarkozy occupe les esprits à l'UMP - -

L'ancien président de la République ne devrait pas participer au Conseil national de l'UMP ce samedi. Pour autant son nom sera sur toutes les lèvres.

"J’adore l’humour de madame Chirac et sa capacité à mettre les pieds dans le plat sans en avoir l’air". En une phrase Laurent Wauquiez, interrogé par Le Figaro, résume l'ambiance à l’UMP au lendemain de la confidence de Bernadette Chirac sur un évident retour en politique de Nicolas Sarkozy. Le sceau du secret rompu sous la contrainte des questions donne une saveur toute particulière à la petite phrase de Bernadette Chirac et à cette information qui ne surprend plus personne.

Via un canal intouchable en la personne de Bernadette Chirac, un nouvel épisode s'est, en effet, joué à trois jours d’un Conseil national qui doit voter un projet mis en forme par le président de l’UMP Jean-François Copé et définir les rapports de force au sein du parti.

De cette répartition - un tiers de copéistes, un tiers de fillonistes et un autre de neutre - devrait dépendre la suite du chemin qui mène à la présidentielle de 2017 et notamment la primaire inscrite dans les statuts depuis la crise de décembre 2012. Et qui dit "primaire", dit aussi que Nicolas Sarkozy sera une nouvelle fois l’absent le plus présent de l’opposition.

Sarkozy envoie des "cartes postales" sur Internet

Sa propension à utiliser les réseaux sociaux – il a fait son retour sur Instagram après avoir joué sur Facebook ou Twitter – ou à se montrer dans les tribunes du Parc des princes comme aux concerts de son épouse, entretient sa visibilité autant que les faux off distillés aux visiteurs de la rue de Miromesnil.

"Vu l'état désastreux dans lequel la France risque de se trouver dans cinq ans, je n'aurai pas le choix en 2017. La question n'est pas de savoir si je vais revenir mais si j'ai le choix, moralement, vis-à-vis de la France, de ne pas revenir", avait-il affirmé en octobre 2012 selon le Canard enchaîné. On ne compte plus les signes annonciateurs de ce fameux retour sur le devant de la scène.

Reste un problème de taille pour Nicolas Sarkozy: l’UMP s’est lancée dans un processus de primaire ouvert pour désigner son candidat de 2017. Et nombre de ses anciens ministres sont déjà prêts à prendre le départ. François Fillon, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire mais aussi Alain Juppé voire Nathalie Koscuisko-Morizet se verraient bien tester leur popularité auprès des sympathisants UMP. Un débat interne jugé plus humble et qui a fait ses preuves au PS en 2011 en l'absence d'un leader légitime.

L'UMP multiplie les avis sur la primaire

Mais Nicolas Sarkozy peut-il devenir un homme politique comme les autres dans sa formation et participer à une primaire? Des voix s’opposent à ce sujet et certains aimeraient que - dès samedi - le parti garantisse son organisation. "Personne ne doit pouvoir y échapper", a affirmé, par exemple, Bruno Le Maire.

"Les primaires sont un système moderne, bien préférable aux combines d'arrière-cour", estime de son côté Laurent Wauquiez. Pour autant, je ne suis pas naïf: je refuse que certains prennent en otage le principe des primaires pour faire barrage à Nicolas Sarkozy".

Justement certains se montrent déjà conciliants. Début janvier Jean-Pierre Raffarin livrait sa méthode pour éviter une primaire UMP en 2016. "Il suffirait d'organiser un référendum auprès des militants". En effet, cette solution permettrait de voir si 'il y a - ou non - plébiscite pour un retour dans l'arène de l'ancien président de la République. Quant au secrétaire de l'association des amis de Nicolas Sarkozy, le maire UMP de Nice et soutien de François Fillon pour la présidence du parti, Christian Estrosi, il clame: "N'abîmons pas Nicolas Sarkozy! [...] Il est le seul l'homme pour nous donner un espoir de reconquête."

Enfin, pour Henri Guaino cette idée de faire passer l'ancien président de la République par un vote interne est simplement "absurde". Et l'ombre de Nicolas Sarkozy continue de planer au-dessus de sa famille politique.

Samuel Auffray