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Les Républicains

Nicolas Sarkozy: "Il faut ramener vers nous les électeurs du FN"

Nicolas Sarkozy, le 13 février 2016.

Nicolas Sarkozy, le 13 février 2016. - Lionel Bonaventure - AFP

Le président de Les Républicains a accordé un entretien au magazine Valeurs Actuelles, avant l'annonce attendue de sa candidature à la primaire de la droite.

Son interview à Valeurs Actuelles a été titrée "Dernières confidences avant la bataille". Pourtant, dans cet entretien à paraître ce jeudi, le magazine de droite n'aura pas obtenu de Nicolas Sarkozy la confidence qu'il était venu chercher au Cap Nègre, sur son lieu de vacances varois, propriété de sa belle-famille: sa déclaration de candidature pour la primaire de la droite, attendue dans les tout prochains jours. 

Sans surprise, celui qui est encore président du parti Les Républicains continue à entretenir le flou: les règles du scrutin s'opposant à cette double casquette, il devrait quitter la direction du parti d'ici au 25 août. En attendant, il ponctue ses phrases de "si je suis candidat, bien sûr", ou explique que "ce qui compte, ce n’est pas tant l’annonce de la candidature, c’est ce qu’il y aura dedans, c’est le comment, c’est le contenu."

"Voilà ce que j’aime: renaître"

Malgré son échec de 2012, l'ancien chef de l'Etat se montre confiant. "J’ai senti que les plaques tectoniques étaient en train de bouger. Quand je suis allé à la rencontre des Français avec mon livre (La France pour la vie, Ndlr), j’ai senti qu’il se passait quelque chose", explique-t-il. Sa cote de popularité qui le place systématiquement derrière Juppé dans les enquêtes d'opinion? Nicolas Sarkozy la balaie d'un revers de la main. "Ceux qui disent que je suis mort s’appuient sur ces sondages: or, c’est le virtuel. Moi, je préfère vivre dans le réel", fait-il valoir. 

"Il n’y a pas un centimètre carré de ma peau qui soit sans cicatrice.Il n’y a pas de bonheur sans douleur, j’aime l’effort, c’est pour ça que j’aime le vélo", lance-t-il encore, combatif. "Voilà ce que j’aime: renaître, renaître, renaître."

Et déjà, Nicolas Sarkozy semble dérouler les thèmes de cette - probable - future campagne. L'identité ("j’en ai fait le thème de ma campagne de 2007"), les frontières ("j’ai dit, en 2012, si Schengen n’est pas réformé dans un an, on en sort"), l’islam ("en 2003, j’ai dit qu’il y avait un problème avec l’islam") et l’économie ("depuis 2012, les classes moyennes ont été matraquées fiscalement"): "Sur tous ces thèmes, je n’ai pas changé d’avis", assure-t-il. 

De nouveau, il dénonce ce qu'il considère être un manque de fermeté de l'exécutif face au terrorisme. "La France vulnérable, ce n’est pas la France. La guerre nous a été déclarée. La France doit être impitoyable", assène-t-il. "Elle ne doit pas se perdre dans des débats abscons. L’Etat de droit, par exemple, n’a rien à voir avec les tables de la Loi de Moïse, gravées sur le mont Sinaï. Qu’y a-t-il de plus évolutif que le droit?"

"Les Français ont vu que le FN avait atteint un plafond de verre"

Le président du principal parti d'opposition a déjà en tête l'après-primaire, et égratigne ses probables rivaux, de la gauche à l'extrême droite. François Hollande? "Il ne sera presque pas question (du président de la République) durant (l)'entretien", indique Geoffroy Lejeune, le rédacteur en chef du service politique de Valeurs Actuelles, qui signe l'article. "Tout juste souligne-t-il, faussement compassionnel, que le chef de l’État subit ce que lui, président clivant, n’a jamais connu: le mépris des Français."

Bayrou? Pas un candidat dangereux pour la droite, selon lui. "Vous me demandez de me définir par rapport à quelqu’un qui a été trois fois candidat à la présidentielle et qui n’a jamais été sélectionné pour le deuxième tour, ce qui est la marque d’un grand succès", tacle-t-il. Bayrou sera à Hollande ce que Taubira a été à Jospin. Je suis de ceux qui pensent qu'il prend des voix à gauche. Ça fait quinze ans qu'il vote à gauche."

Quant au Front national, il ne disposerait plus de marge de progression, juge Nicolas Sarkozy. "Les Français ont vu que le FN avait atteint un plafond de verre aux dernières élections. Il nous faut les ramener vers nous en répondant à leurs attentes et en proposant des solutions concrètes."

V.R.