Mediapart publie "des chèques secrets" au nom de François Fillon

Une semaine après avoir accusé le candidat à l'élection présidentielle d'avoir bénéficié d'un système de détournement d'argent public lors qu'il était au Sénat, le site d'investigation va plus loin.

Un nouveau coup dur en vue pour François Fillon? Malmené depuis près 10 jours par les révélations du Canard Enchaîné, et notamment les soupçons d'emploi fictif pesant sur son épouse Penelope, le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle est ce samedi de nouveau dans le collimateur de nos confrères de Mediapart.

Une semaine pile après avoir accusé l'ancien Premier ministre d'avoir touché de l'argent public détourné lorsqu'il était sénateur, le journal d'investigation appuie ses allégations en publiant des images d'un chèque, ainsi que le talon d'un chéquier, signés respectivement "François Fillon" et "Fillon". Sur le premier spécimen, il est possible de distinguer clairement la somme de 3.221 euros et 73 centimes. Sur le second, 3205,41 euros. Problème, croit savoir Mediapart: ces fonds, publics, devaient à l'origine servir pour rémunérer des assistants parlementaires. Et pas les sénateurs directement.

Autre particularité: aucune date, et aucun lieu, ne figurent sur le document en question. "C’est le cas pour l’ensemble des chèques signés au nom de François Fillon", avancent nos confrères, "le procédé exigeant souplesse et discrétion".

Pour rappel, alors que l'enquête du parquet national financier s'est élargie aux activités des enfants de François Fillon employés un temps par leur père quand il était au Sénat, l'ancien Premier ministre est également soupçonné, pour la période 2005-2007, d'avoir bénéficié d'un système de commissions occultes mis en place et partagé par plusieurs sénateurs UMP. Une affaire pour laquelle une enquête existe déjà.

Dans le détail, le champion de la droite est soupçonné d'avoir reçu en tout sept chèques d'une valeur de 3.000 euros chacun, tirés d'un compte appartenant à l'Union républicaine du Sénat. C'est l'un de ceux-là que Mediapart estime avoir retrouvé ce samedi. En tout, c'est près de 25.000 euros qui auraient pu être obtenus de cette façon par François Fillon.

Pas forcément une somme folle, en comparaison des montants évoqués dans les autres affaires qui inquiètent actuellement le candidat à l'Elysée. Mais de quoi déstabiliser encore un peu plus celui qui était, il y a encore peu, présenté comme le favori de la présidentielle. Et qui pourrait désormais être éliminé dès le premier tour.

Jerémy Maccaud