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Les Républicains

Macron et la "haine de la province": Larcher met en garde Wauquiez

Gérard Larcher prononçant un discours après avoir été réélu à la tête du Sénat le 2 octobre 2017.

Gérard Larcher prononçant un discours après avoir été réélu à la tête du Sénat le 2 octobre 2017. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le président du Sénat a exprimé son désaccord avec Laurent Wauquiez qui avait dénoncé la "haine de la province" dont faisait preuve Emmanuel Macron. Il lui conseille d'utiliser ses "mots" avec "modération".

Sur le chef de l'État, Gérard Larcher n'est pas en phase avec Laurent Wauquiez. Le président du Sénat a ainsi conseillé au candidat favori à la présidence des Républicains d'employer "avec modération" ses "mots" à l'endroit d'Emmanuel Macron.

L'ancien ministre du Travail sous la présidence Chirac fait ici référence à la tribune publiée par Laurent Wauquiez dans le JDD et dans laquelle le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a dénoncé "le désert de l'âme" chez Emmanuel Macron qui, selon lui, n'a pas "d'amour charnel pour la France" mais une "haine de la province".

Des mots à "utiliser avec modération"

Un point de vue loin d'être partagé par Gérard Larcher: "Ce n'est pas mes mots, je pense que le président de la République est attentif à l'ensemble du pays", a-t-il déclaré ce vendredi dans Les 4 vérités, sur France 2. À Laurent Wauquiez, "je lui ai dit très clairement que je pensais que c'étaient des mots qu'il fallait utiliser avec modération", a t-il- encore insisté.

"Je me rappelle les premiers mots que je lui ai dits à la veille de la cérémonie d'investiture: n'oublions jamais le premier tour de l'élection présidentielle, une France divisée en quatre, une France qu'il faut rassembler. Voilà pourquoi je n'utilise jamais ces mots. Et je pense que nous devons, dans notre diversité, être des acteurs de ce rassemblement", a poursuivi le président du Sénat.

Interrogé sur les six premiers mois d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Gérard Larcher a énuméré, dans "la colonne positif", le fait d'avoir "rétabli la fonction présidentielle" après cinq années "calamiteuses", les "réformes" engagées sur le travail et l'université et les négociations à venir sur la formation professionnelle et l'assurance-chômage.

"Faire confiance aux communes"

"Et puis il y a les aspects qui à mes yeux sont négatifs". "Le président n'a pas réussi à susciter et à construire une confiance durable avec les territoires", a développé le sénateur des Yvelines.

"J'ai dit au président qu'il fallait faire confiance aux communes, au départements, aux régions. Que naturellement elles devaient participer à l'effort notamment financier et budgétaire, mais qu'on ne relance pas l'économie d'un pays, on ne relance pas sa cohésion sans la cellule de base de cette cohésion qu'est d'abord la commune, sans la dimension sociale qu'apporte le département, sans la dimension économie et d'infrastructure de la région".

Gérard Larcher a également pointé une "petite déception politique. On m'avait dit qu'il y aurait un nouveau monde. Je vois qu'à LaRem les bonnes vieilles techniques de désignation par le chef continuent. C'est sans doute une réflexion pour ma famille politique qui est elle-même en débat, en réflexion".
P.L avec AFP