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Loi Macron: l'UMP va-t-elle se déchirer?

Nicolas Sarkozy et Hervé Mariton au siège de l'UMP le 2 décembre 2014.

Nicolas Sarkozy et Hervé Mariton au siège de l'UMP le 2 décembre 2014. - Lionel Bonaventure - AFP

Le projet de loi du ministre de l'Economie et des Finances arrive lundi à l'Assemblée nationale pour deux semaines de débats. Une partie de la gauche votera contre. Mais à droite, les avis sont partagés.

C'est l'épreuve du feu pour Emmanuel Macron. Le jeune ministre de l'Economie et des finances a présenté "sa" loi aux députés lundi après-midi. Un texte qui attire les foudres d'une partie de la gauche.

Les écologistes demandent des changements envers l’environnement et pourraient s'abstenir, comme Jean-Vincent Placé au Sénat, voire voter contre, comme Cécile Duflot. Les socialistes frondeurs eux, n'affichent plus leur volonté de voter contre, mais ils tentent de faire pression pour modifier le texte. 49 députés socialistes, dont Pouria Amirshahi, Benoît Hamon ou encore Laurent Baumel signent d'ailleurs un amendement pour supprimer l'article sur le travail le dimanche – l'une des mesures emblématiques de la loi.

Les consignes de Sarkozy

C’est de la droite que pourrait venir la vraie surprise. Car ils sont plusieurs dans l’opposition à affirmer être prêt à voter la loi, malgré la consigne de Nicolas Sarkozy de ne faire aucun cadeau au gouvernement, encore moins à quelques semaines des élections départementales. “Nicolas Sarkozy est dans son rôle”, affirme Hervé Mariton mardi 22 janvier sur BFMTV.

Mais le député UMP, ancien candidat à la présidence du parti, n’a pas l’intention de se laisser dicter sa conduite par son ancien rival. “Il faut un peu de courage pour ne pas être totalement aux ordres, et je ne l’ai jamais été”. “J’ai proposé plusieurs des mesures qui figurent dans la loi d’Emmanuel Macron”, rappelle-t-il, citant par exemple la libéralisation des autocars ou la simplification de l'épreuve du permis de conduire.

Et le député de la Drôme n’est pas le seul à se réclamer de sa “liberté”. Sur BFMTV, il assure que Gérard Longuet, Frédéric Lefebvre ou encore Thierry Mariani seraient dans le même cas. Dans L’Opinion, Olivier Carré dit lui aussi son “a priori positif” sur le projet de loi, et juge que “les réformes proposées sont (...) sur une politique des petits pas qui vont à peu près tous dans le sens des mesures engagées précédemment par notre majorité”.

Des "aspects positifs" dans la loi

Des prises de position qui vont à l’encontre du message délivré par la direction du parti. Fin décembre, Christian Jacob avait promis une “unanimité” de son parti contre le texte. Dimanche, il assure dans Le Figaro que “le groupe, après le passage du texte en commission spéciale, reste quasi unanimement opposé à ce texte”. 

Le choix du terme "quasi" est éloquent, car la clarté du vote fait défaut. François Fillon, qui avait jugé que ce texte comportait “des aspects positifs”, s’y opposera finalement mais pourrait voter certains amendements. D’autres, comme Benoist Apparu ou Luc Chatel, jugent comme lui certains aspects positifs, sans toutefois préciser s’ils seraient prêts à aller jusqu’à approuver officiellement le texte. Car, au-delà d'un vote dans le sens de la majorité, les députés prennent le risque d’aller à l’encontre des consignes de Nicolas Sarkozy, chantre du rassemblement. Et d'être finalement accusés d'être les diviseurs.

Ariane Kujawski