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Loi Macron: l'UMP ne trouve pas "sa position unanime"

Christian Jacob (au centre), chef de file des députés UMP, avait demandé une position unanime de ses troupes sur la loi Macron mais cela s'annonce compromis

Christian Jacob (au centre), chef de file des députés UMP, avait demandé une position unanime de ses troupes sur la loi Macron mais cela s'annonce compromis - Thomas Samson - AFP

Le patron des députés UMP avait promis une "position unanime" dans ses rangs pour la fin décembre sur la loi Macron, quand Nicolas Sarkozy demande, lui, qu'aucun cadeau ne soit fait à l'exécutif. Une semaine avant le début des débats sur le texte, des désaccords agitent l'opposition. 

L’examen attendu du projet de loi Macron commence dans une semaine à l’Assemblée nationale, avant les débats dans l'hémicycle le 26 janvier prochain. En coulisses, des débats agitent la majorité mais aussi l'opposition, où plusieurs poids lourds de l'UMP ont déjà fait entendre des positions dissonantes.

Mardi sur France Inter, la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, a assuré que l'UMP était "très majoritairement contre la loi Macron", un texte qui "n'est pas à la hauteur du sujet", à savoir la compétitivité de la France. La candidate malheureuse à la mairie de Paris a ironisé sur la formulation de François Hollande qui avait déclaré lundi qu'il "ne s'agit pas de la loi du siècle". "C'est très paradoxal, cet aveu du président. Ca fait trois mois qu'il nous explique que c'est une loi énorme. (...) C'était la loi qui allait tout révolutionner en matière de croissance".

Fillon et Juppé tiennent la ligne Sarkozy

Cette volonté d'afficher l'unité dans l'hostilité à la loi Macron correspond au message développé par le nouveau président de l'UMP, Nicolas Sarkozy: aucun cadeau ne doit être fait à l'exécutif, quand sa famille doit cacher ses éventuels désaccords à quelques mois des élections départementales. Un seul mot d'ordre convient: le rassemblement

Une stratégie mise en musique par les porte-parole de l'UMP, Sébastien Huyghe et Isabelle Le Callennec. "La loi Macron est fourre-tout et pas à la hauteur des enjeux", assure le premier. "Le Président de la République et le Premier ministre n'ont pas la majorité pour faire voter ce texte", enchaîne la seconde, en écho aux critiques venues de la gauche et notamment des frondeurs.

Un petit air d’union sacrée entonné aussi par Alain Juppé ou François Fillon. Le maire de Bordeaux voit dans la loi Macron "de bonnes orientations" mais regrette "un tout petit pas". Le député de Paris lui, votera contre mais défendra certains amendements pour "se montrer constructif". 

Mariton, Mariani, Lefebvre ou Chatel voient de bonnes dispositions au texte

Pourtant, et bien que le patron des députés UMP Christian Jacob ait d'abord promis "une position unanime de son camp", des voix d'opposition marquent leur différence depuis la fin du mois de décembre. Ainsi, Hervé Mariton et Frédéric Lefebvre voient plusieurs bonnes raisons de voter en faveur du projet de loi visant selon le gouvernement à relancer l’activité.

"Certaines dispositions, notamment sur le transport en bus, avaient été déposées par l'UMP mais nous n'avions pas pu les faire passer", remarque par exemple l'ancien ministre des Transports Thierry Mariani.

Idem pour l'ancien dirigeant du parti et ancien ministre Luc Chatel: "Je vais voir le débat parlementaire. Je pense qu'il y a un certain nombre de dispositions que j'approuverai car elles vont dans la bonne direction", a-t-il déclaré mardi sur RTL, sans oublier de moquer les postures de François Hollande. Preuve qu'au moins une des consignes de Nicolas Sarkozy est parfaitement passée.

S.A. avec Damien Fleurot