BFMTV
Les Républicains

Les municipales, bombe à retardement pour l’UMP?

Jean-François Copé jouera gros lors des élections municipales et européennes.

Jean-François Copé jouera gros lors des élections municipales et européennes. - -

La perspective du scrutin a désamorcé les tensions au sein du principal parti d’opposition, qui réunit son Conseil national, samedi. Mais en cas de mauvais score, les divergences pourraient violemment ressurgir.

L’UMP est de nouveau un parti uni, après la crise de gouvernance ayant suivi les deux défaites successives aux élections de 2012. C’est en tout cas le message que voudra afficher le Conseil national, qui se réunit samedi.

La réalité est pourtant loin d’être aussi rose, les luttes d’influence s’étant simplement déplacées en coulisses. Pour chaque décision importante, le lobbying des pro-Fillon et des pro-Copé tourne à plein régime, aboutissant à une forme de compromis qui maintient le parti à flots.

Grincements de dents chez les "challengers" de l'UMP

Seulement, ce partage laisse peu de place aux autres figures de l’UMP, tels Bruno Le Maire ou Xavier Bertrand, qui commencent sérieusement à grincer des dents.

Sans parler d’Alain Juppé, dont l’absence au Conseil national de samedi fait tâche. L’ex-Premier ministre de Jacques Chirac aurait peu goûté au programme proposé par le duo Fillon-Copé, le jugeant trop libéral. Et a, une nouvelle fois, choisi de s’élever au-dessus de la mêlée en ne prenant pas part aux débats sur l’orientation politique du parti. Une position qui rappelle furieusement celle qu’il avait adoptée lorsque que les coups pleuvaient entre les deux "chefs" de l’UMP.

Une unité de façade

Jusqu’ici, tout va bien, pourrait-on dire. Car les ténors du parti sont au moins d’accord sur une chose: les militants et sympathisants en ont assez des divisions, qu’il convient donc de ne pas afficher en vue des élections municipales et européennes.

Mais tous sont conscients de la problématique à venir. Si la droite réalise un bon score, la victoire sera collective, et Jean-François Copé y gagnera (définitivement?) sa légitimité en tant que président du parti.

Copé en danger

Dans le cas inverse, l’actuel dirigeant sera en première ligne et concentrera un certain nombre de critiques. Ceux ayant émis des objections sur l’orientation politique de l’UMP ne manqueront pas de le faire savoir, et pourraient ainsi faire voler en éclat une unité pour l’instant très fragile.

Dans ce cas de figure, le calme pourrait laisser place à une nouvelle tempête, dont certains pourraient profiter pour effectuer un retour sur le devant de la scène.

Yann Duvert