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Les comptes de campagne de Sarkozy menacent l'UMP

L'UMP mise à mal par la campagne de Sarkozy?

L'UMP mise à mal par la campagne de Sarkozy? - -

Le Conseil constitutionnel se penche sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, invalidés en décembre dernier. Au-delà de l'ancien chef de l'Etat, le verdict des Sages menace gravement les finances de l'UMP.

Nicolas Sarkozy pourrait revenir plus vite que prévu chambouler la vie interne de l'UMP. Si la rumeur de son retour politique est savamment orchestrée, c'est bien en plombant les finances de son ancien parti, que l'ex-chef de l'Etat pourrait faire parler de lui. Mardi matin, le Conseil constitutionnel a étudié les comptes de campagne rendus par l'UMP et qui avaient été invalidés en décembre dernier par la Commission nationale des comptes de campagne.

"La campagne a dépassé de 300.000 euros le plafond des dépenses autorisées" (fixé à 22.509.000 euros pour un candidat parvenant au second tour), a résumé Me Philippe Blanchetier, l'avocat de Nicolas Sarkozy. Un excès qui pourrait coûter cher. Parmi les points litigieux, la prise en charge par l'UMP de 50% des quelque 3 millions d'euros du meeting organisé à Villepinte en mars 2012. Le même jour un Conseil national du parti s'était tenu ce qui avait permis de partager les frais. La commission a estimé que 90% du coût de l'opération aurait dû être imputée aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.

Problème sur le total des comptes, près de 11 millions, avancé par l'UMP en prévision d'un remboursement de l'Etat, pourraient ne pas l'être et plomber substantiellement les comptes bancaires d'un parti déjà contraint à la rigueur. Car, bien qu'officiellement à la charge du candidat, la facture devrait, au moins en partie, être assumée par l'UMP.

La rigueur à l'UMP

Le parti a d'ailleurs déjà payé cher ses échecs électoraux puisque son budget a fondu de 20 millions d'euros depuis le départ du pouvoir de Nicolas Sarkozy. La Raison? Défait aux législatives du mois de juin 2012, le parti a vu sa dotation baisser de 35 à 21 millions d'euros (le PS a obtenu 28 millions d'euros). Une somme allouée au prorata du nombre d'élus. De plus, un emprunt de 55 millions d'euros a été contracté en juillet pour subvenir au fonctionnement de l'UMP.

Deux solutions existent désormais. Soit les comptes sont finalement validés par le Conseil constitutionnel et les problèmes de l'UMP s'envolent. Soit la haute juridiction décide d'invalider tout ou partie des comptes. Conséquence? Pour éponger, "le parti devrait réaliser près de 3 millions d'euros d'économies supplémentaires par an", a déclaré le trésorier Dominique Dord sur RTL.

Samuel Auffray