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Législative partielle dans le Doubs: Bachelot voterait pour le candidat PS

Roselyne Bachelot était l'invitée de BFMTV ce jeudi soir.

Roselyne Bachelot était l'invitée de BFMTV ce jeudi soir. - BFMTV

L'ancienne ministre des Solidarités de Nicolas Sarkozy s'est farouchement attaquée à la stratégie du "ni-ni", prônée par l'UMP dans le Doubs en vue du second tour de la législative partielle qui oppose dimanche le PS au FN.

"A titre personnel, ma position est parfaitement claire." Invitée de BFMTV jeudi soir, Roselyne Bachelot s'est montrée sans la moindre ambiguïté au sujet de la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, qui oppose ce dimanche le Parti socialiste au Front national

"Si j'étais électrice du Doubs, je voterai pour Monsieur Barbier, le candidat socialiste", a assuré sur BFMTV l'ancienne ministre UMP des Solidarités et de la Cohésion sociale de Nicolas Sarkozy. "Je n'ai pas varié, je suis indéfectiblement sur cette position qui correspond à ma tradition gaulliste et à mes valeurs", a-t-elle encore insisté.

Le "ni-ni"? "La pire des solutions"

Reconvertie en animatrice de télévision depuis le mois d'octobre 2012 sur D8, celle qui fut également en charge de la Santé et des Sports de 2007 à 2010 a sévèrement taclé la décision prise par son camp, après que l'UMP a appelé ses électeurs du Doubs à voter "blanc", voire à s'abstenir. "Je ne comprends pas le 'ni-ni', qui est pour moi la pire des solutions", a poursuivi Roselyne Bachelot.

"Car qu'est ça veut dire, cette stratégie du 'ni-ni'? Pour ceux qui la défendent, ça signifie qu'il n'y a pas de différence entre le Front national et le Parti socialiste. C'est pour moi totalement indéfendable", a-t-elle insisté.

Nicolas Sarkozy a-t-il fait ce qu'il fallait?

Décidément très en retrait avec la position affichée par l'UMP au sujet de l'élection législative partielle de ce dimanche, au même titre que d'autres figures du parti, l'ancienne ministre a toutefois tenu à saluer l'attitude de son ancien chef de file dans cette affaire délicate. "Je remarque que Nicolas Sarkozy, qui était en quelque sort le père du 'ni ni', a fait ici un pas de côté", a-t-elle noté.

Celui qui est redevenu en novembre dernier le président de l'UMP avait en effet, mardi, souhaité imposer un "barrage au Front national" dans le Doubs. Un voeu qui n'a pas été respecté par le bureau politique du parti, préférant la stratégie du ni-ni, remettant par la même occasion en cause l'autorité de l'ex-chef d'Etat. "C'était vraiment un changement par rapport à sa stratégie électorale de 2012, en disant ça il savait très bien qu'en disant cela il s'éloignait du coeur de cible de son électorat UMP", a de son côté applaudi l'animatrice du Grand 8.

L'UMP est face à l'insupportable

"A un moment, l'UMP va devoir se poser des questions idéologiques centrales", a averti Roselyne Bachelot, qui déplore que son parti n'a toujours pas réalisé le "devoir d'inventaire" qu'elle avait préconisé à la suite de la défaite à l'élection présidentielle de 2012.

"L'UMP est face à l'insupportable", a encore jugé l'ancienne ministre. "Maintenant, il ne faut plus se demander 'mais que pense le coeur de cible de l'UMP?' mais bien 'qu'est ce que je veux pour le France?'" En filigrane, Nicolas Sarkozy ne manquerait-il pas un tout petit peu de convictions, aux yeux de Roselyne Bachelot? "Et bien hélas, peut-être", a-t-elle soufflé.

Jé. M.