Légion d'honneur, livre, campagne de Sarkozy: nouvelles révélations embarrassantes pour Fillon

Alors que François Fillon a prévu de livrer ses réponses aux accusations qui l'accablent depuis quinze jours, ce lundi lors d'une conférence de presse, Le Monde publie de nouvelles révélations embarrassantes pour le candidat de la droite à l'élection présidentielle.

De nouvelles accusations accablantes pour François Fillon? Le candidat de la droite à la présidentielle, empêtré dans plusieurs affaires concernant des emplois fictifs dont aurait bénéficié son épouse Penelope et ses enfants, doit donner une conférence de presse ce lundi à 16 heures, pour livrer ses réponses face aux accusations qui le visent depuis désormais quinze jours.

Mais selon Le Monde, l'enquête préliminaire ouverte le 25 janvier par le parquet national financier aurait permis de mettre en lumière d'autres faits pouvant fragiliser la défense de François Fillon. 

Un trafic d'influence?

En plus du présumé "détournement de fonds publics", les enquêteurs soupçonnent François Fillon d'un possible trafic d'influence autour de l'attribution d'une décoration, rapporte Le Monde.

Le 31 décembre 2010, François Fillon, alors Premier ministre, a en effet décoré Marc Ladreit de Lacharrière de la dignité de grand-croix dans l'ordre national de la Légion d'honneur. L'année d'après, l'homme d'affaires, propriétaire de la Revue des deux mondes, a accepté d'embaucher Penelope Fillon de mai 2012 à décembre 2013 pour un salaire mensuel de 5.000 euros brut, et pour un travail dont l'existence et la véracité restent à prouver. Un curieux enchaînement des faits qui amène à se demander si l'embauche de l'épouse de François Fillon constituait une contrepartie à la décoration.

Comme le souligne Le Monde, le lien n'est pas sans rappeler celui qui unissait, en 2007, Eric Woerth au gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre. Le ministre du Budget de l'époque lui avait remis la Légion d'honneur qui était devenu l'employeur de sa femme. Eric Woerth, un temps soupçonné de trafic d'influence, a finalement été relaxé en 2015.

Un livre écrit par sa fille?

Sur le plateau de TF1, le 25 janvier François Fillon a révélé dans un premier temps avoir fait travailler deux de ses enfants au Sénat en tant qu'assistants parlementaires, justifiant ce recrutement par leurs qualités d'avocats. En réalité, ils n'étaient encore qu'étudiants en droit lorsque François Fillon était sénateur de la Sarthe, entre 2005 et 2007.

Mais au cours de son audition, la semaine dernière, François Fillon aurait déclaré que sa fille, Marie, l'un de ses deux enfants embauchés comme assistants parlementaires, l'avait aidé à écrire son livre La France peut supporter la vérité. "Elle a fourni un gros travail documentaire", a déclaré aux enquêteurs l'ancien Premier ministre selon Le Monde.

Un fils ayant travaillé pour la campagne de Sarkozy?

Toujours selon Le Monde, François Fillon a également déclaré sur procès-verbal avoir embauché son fils aîné, Charles, pour l'aider à préparer la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, "en travaillant au programme du candidat à l'élection présidentielle sur des sujets institutionnels", rapporte le quotidien du soir. "Une activité évidemment sans aucun rapport avec celle d’un assistant parlementaire", note Le Monde. Comme pour sa fille, François Fillon avait d'abord déclaré avoir fait travailler son fils Charles au Sénat faisant valoir ses compétences d'avocat.

Le journal souligne que ces faits, s'ils sont avérés, viendraient ajouter au dossier des soupçons de "financement illicite de campagne électorale". 

Une demande formulée à Marc Joulaud d'embaucher sa femme

Pendant son audition, François Fillon aurait également reconnu avoir demandé à son suppléant à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud, d'embaucher son épouse Penelope, entre mai 2002 et août 2007, alors que, devenu ministre, il avait cédé à celui-ci son siège de député de la Sarthe.

"J'ai souhaité que ma femme l’accompagne car je voulais garder la main sur la circonscription. J’ai demandé à Marc Joulaud de prendre ma femme comme collaboratrice, la rémunération a été fixée d’un commun accord mais à mon initiative", a expliqué François Fillon.

A.S.