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Les Républicains

Le nouveau comité politique de Fillon compte 2 femmes sur 23 membres

Le nouveau comité politique stratégique ne compte que 2 femmes sur 23 membres.

Le nouveau comité politique stratégique ne compte que 2 femmes sur 23 membres. - LIONEL BONAVENTURE / AFP

A l'occasion de la "relance" de sa campagne, après sa conférence de presse de lundi, François Fillon a réuni un nouveau comité politique stratégique. Il compte 23 membres et parmi eux, deux femmes seulement: Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Pécresse.

Chez Les Républicains, la parité, ce n'est pas gagné. A l'image de Penelope Fillon, qui brandit sa discrétion comme une qualité, les femmes n'occupent que peu d'espace dans l'entourage politique de François Fillon. Elles ne sont pas reléguées aux derniers rangs, mais elles sont bien peu nombreuses. Lundi, après sa conférence de presse, le candidat de la droite, bien décidé à le rester, a réuni autour de lui un nouveau comité stratégique, qui l'accompagnera dans la relance de sa campagne d'ici à la présidentielle. Un élément saute aux yeux quand on regarde la liste des membres, diffusée sur Twitter: les femmes sont quasiment absentes de l'équipe.

"Nouvelle structure élargie" mais pas paritaire

Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Pécresse sont entourées dans cette structure de 21 hommes, choisis pour représenter les différentes sensibilités qui cohabitent au sein du parti Les Républicains depuis la primaire. Des sarkozystes (dont Laurent Wauquiez), des juppéistes (dont Jean-Pierre Raffarin) et des fillonistes (dont Gérard Larcher et Thierry Solère, porte-parole du candidat). Diversité politique donc, mais parité, certainement pas, alors même que ce comité était annoncé comme une "nouvelle structure élargie".

Ce décalage a d'ailleurs fait réagir plusieurs femmes sur Twitter, dont l'ancienne ministre Corinne Lepage et l'actuelle Laurence Rossignol, ainsi que l'ex-patronne du Medef, Laurence Parisot. 

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- © Capture d'écran Twitter

298 hommes et 168 femmes investis pour juin

Ce mardi, l'une des femmes de l'entourage de François Fillon a tenté de justifier ce déséquilibre. Sur iTélé, Florence Portelli, une de ses porte-parole, a insisté sur la "très grande qualité" des deux femmes de ce comité: la présidente de la région Ile-de-France, et la quatrième femme de la primaire à droite ont en effet un rôle très actif dans l'entourage du candidat. 

"Je vous rappelle que c’est le seul candidat qui avait un mouvement de femmes autour de lui", a-t-elle également fait valoir, en référence au groupe dirigé par Muriel Reus. "Là vous avez devant vous une femme", a-t-elle poursuivi, faisant référence à son propre rôle, avant de conclure: "Vous voyez, il fait confiance à des femmes jeunes".

En novembre déjà, la nouvelle direction des Républicains présentée par François Fillon ne comptait que 4 femmes pour 14 hommes, et le 14 janvier, le parti a investi pour les législatives de juin prochain 298 hommes et 168 femmes. Ce jour-là, lors du Conseil national, la direction du mouvement s'est félicitée de ces chiffres. "36% de candidates, en progression de 11 points par rapport à 2012", a-t-elle souligné.

Seuls le PC et EELV ne payent pas d'amende

En 2012, l'UMP avait en effet contourné la loi et présenté moins de 30% de femmes, mais à l'époque, l'amende s'élevait à 4 millions d'euros, contre 8 millions à partir de 2017, d'après une estimation d'Alain Juppé. En 2010, le même François Fillon plaidait d'ailleurs pour des sanctions financières "insupportables" afin d'obliger les partis à respecter la parité sans se résigner à s'acquitter de sanctions financières.

Depuis 2000, les partis doivent présenter 50% de femmes aux législatives, et comme l'a rappelé Le Lab en janvier, seuls EELV et le Parti communiste ne payent pas d'amende. A l'inverse, outre les presque 4 millions annuels payés par Les Républicains, le PS s'acquitte de près 1,3 million d'euros chaque année pour avoir présenté 226 femmes pour 305 hommes aux dernières élections. Début février, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a constaté dans un rapport sur la parité au niveau local qu'en l'absence de contraintes légales, le partage des responsabilités entre hommes et femmes s'arrêtait aux portes du pouvoir, qui reste aux mains des hommes.

Charlie Vandekerkhove